Par Marie RONZE, Docteur Vétérinaire, pour Chezmonveto
L’été et ses températures extrêmes peuvent être éprouvants, non seulement pour nous, mais aussi pour nos animaux de compagnie. Nos compagnons disposent de moyens limités pour évacuer la chaleur.
Il est donc essentiel de comprendre comment ils régulent leur température corporelle et d’adopter les bons gestes pour les protéger durant les vagues de chaleur.
❖ Comment les animaux régulent-ils leur température ?
Nos animaux de compagnie ont une température corporelle normale comprise entre 38 et 39° C. En cas de forte chaleur, leur organisme déclenche des mécanismes naturels de thermorégulation. Ces mécanismes varient selon l’espèce, mais nos animaux sont globalement bien plus sensibles à la chaleur que nous.
o Chiens et chats :
- Ils ne transpirent pas comme nous. Les chiens et chats ne possèdent que quelques glandes sudoripares, principalement situées sous les coussinets. Cela limite leur capacité à transpirer, et donc à réguler leur température corporelle.
- Ils halètent. Le halètement permet l’évaporation de la salive, ce qui aide à évacuer la chaleur. Mais ce mécanisme peut se révéler insuffisant en cas de chaleur très élevée et/ou d’activité intense.
o Nouveaux animaux de compagnie (lapins, cochons d’Inde, furets...) :
- Ils sont encore plus sensibles. Par exemple, les lapins n’ont pas la capacité de haleter efficacement ni de transpirer. Ils comptent sur leurs oreilles, riches en vaisseaux sanguins, pour dissiper un peu de chaleur.
- Le stress accentue le risque. Chez les NACs, la chaleur combinée à un stress même léger peut provoquer un coup de chaleur rapidement.
❖ Les risques liés à la chaleur : le coup de chaleur
Un animal qui ne parvient pas à réguler sa température risque un coup de chaleur, une urgence vétérinaire pouvant entraîner des séquelles graves, voire le décès de l’animal.
Signes d’un coup de chaleur :
o Hyperthermie marquée (température corporelle > 40,5°C)
o Halètement anormalement rapide et bruyant
o Fatigue soudaine, faiblesse, désorientation
o Langue et gencives très rouges ou violacées
o Vomissements ou diarrhée (parfois avec du sang)
o Tremblements, convulsions, perte de conscience
En cas de doute, contactez immédiatement votre vétérinaire. Placez votre animal dans un endroit frais, appliquez-lui un linge humide frais sur le corps et utilisez un ventilateur. Évitez de le refroidir trop brusquement pour prévenir un choc thermique.
La prise en charge par un vétérinaire doit être la plus rapide possible.
❖ Conseils pour protéger vos animaux en période de fortes chaleurs
o Eau fraîche et accessible à tout moment :
- Multipliez les points d’eau à la maison.
- Changez l’eau régulièrement.
- Ajoutez des glaçons ou utilisez une fontaine à eau pour l’inciter à boire.
o Aménagez un coin frais à l’intérieur :
- Pièces ombragées, carrelage frais, rideaux tirés.
- Utilisez un ventilateur (en sécurité) ou la climatisation.
- Proposez des tapis rafraîchissants ou serviettes humides. Il existe également des jouets rafraichissants.
o Ne jamais laisser un animal dans une voiture, même quelques minutes :
L’intérieur d’un véhicule peut atteindre 60°C en moins de 10 minutes, même avec une fenêtre entrouverte.
o Evitez l’activité physique lors des pics de chaleur :
- Privilégiez les sorties tôt le matin ou tard le soir.
- Attention aux surfaces brûlantes (bitume, sable).
o Cas particuliers : chiots, animaux âgés, races sensibles
- Les chiens brachycéphales (bouledogues, carlins…) ont plus de mal à haleter.
- Les animaux âgés, animaux en surpoids ou souffrant de maladies cardiaques ou respiratoires sont plus vulnérables.
- Les chiots et chatons n’ont pas encore une bonne thermorégulation.
Redoublez de vigilance pour ces animaux à risque !
Pour les Kids: Le sais-tu ?
Savais-tu que ton chien ou ton chat ne transpire pas comme toi ? Eh oui, ils ne peuvent pas évacuer la chaleur en transpirant par la peau comme les humains. Résultat, quand il fait très chaud, ils ont encore plus de mal à se rafraîchir ! C’est pour ça qu’il faut les aider à rester au frais pendant l’été.
Pense toujours à leur laisser une gamelle d’eau bien fraîche et à leur préparer un petit coin à l’ombre pour faire la sieste. Tu peux même mouiller un peu leur pelage ou poser un linge humide à côté d’eux.
Et pour les balades ou les jeux, choisis les moments les plus frais de la journée : tôt le matin ou en fin d’après-midi.
04/07/2023 - Actualités générales
Bien préparer vos vacancesLes vacances approchent à grands pas … Nous vous proposons une liste des indispensables à prévoir pour que votre compagnon passe de bonnes vacances, qu’il parte avec vous ou que vous le confiiez à quelqu’un : - Constituer un nécessaire d’hygiène et de soins : shampoing, lingettes nettoyantes, crochet à tiques …- Prévoir une trousse à pharmacie pour pallier les éventuels bobos, et emporter son carnet de santé ainsi que les coordonnées d'un vétérinaire à proximité de votre lieu de vacances (si vous laissez votre animal en garde, laisser son carnet et ses médicaments à la personne à qui vous le confiez)- Pour les chiens, penser à protéger et surveiller ses coussinets, qui peuvent être fragilisés à cause du sable et du sel à la plage, ou des surfaces brûlantes, ainsi que ses oreilles dans lesquelles peuvent pénétrer des épillets.- Veiller à ce que votre animal conserve un maximum de repères familiers : jouets, couchage, gamelles, séances de jeux, promenades (en évitant les heures chaudes)... Pour les chats, opter pour le passage d’un proche à domicile pour s’occuper d'eux est une option intéressante qui les aideront à conserver une bonne partie de leurs repères. Assurez-vous bien qu’il puisse accéder à ses ressources : gamelles d’eau et de nourriture, couchage, griffoir, arbre à chat, litière …Différentes situations sont toutefois susceptibles de perturber votre compagnon (trajet en voiture, découverte d’un nouveau lieu ou de nouveaux congénères, absence du propriétaire en cas de garde...). Il existe différents produits utilisables pour atténuer ce stress et permettre à votre animal et à vous-même de passer de bonnes vacances, que ce soit sous forme de spray ou de diffuseur, ou de comprimés ou bouchées à faire avaler.N'hésitez pas à nous demandez conseil, et passez de belles vacances !
12/06/2023 - Conseils du vétérinaire
Comment prendre bien soin de votre... poisson rouge !Par Lauriane Devaux, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoLes poissons, dont le « poisson rouge », sont des NAC (1) à la physiologie très particulière dont la santé dépend directement de leur environnement.Autrefois, il a massivement été offert dans les kermesses et les fêtes foraines sans aucun conseil adapté pour son entretien. Les poissons rouges ont donc beaucoup souffert de ce manque d’information et du cliché du poisson dans son bocal.Heureusement, depuis quelques années les choses changent et aujourd’hui le bocal rond n’est plus commercialisé en France. Cet article vise à passer en revue les conseils environnementaux permettant de maintenir votre poisson en bonne santé.❖ Comportement et environnementLe « poisson rouge » est un poisson d’eau douce appartenant à la famille des Cyprinidés. Il s’agit officiellement d’un animal domestique issu d’un élevage sélectif d’une forme sauvage de l’espèce (le cyprin doré) réalisé en Chine à l’époque des premières dynasties. C’est un poisson d’eau froide ce qui signifie qu’il peut vivre en aquarium à la maison, à l’écart des sources de chaleur, ou dans un bassin extérieur. Il s’agit d’un animal grégaire qui vit en banc, il est donc conseillé d’en adopter au moins deux ou trois.Un aquarium avec un litrage important est requis (entre 50 et 100 L par poisson à l’adoption selon la variété) sachant qu’il faudra probablement augmenter la taille du bassin à l’âge adulte. La température de l’aquarium doit être maintenue entre 10 et 25°C et le pH de l’eau entre 6.8 et 7.2. Le poisson rouge « pollue » très rapidement son eau, il est donc nécessaire d’avoir un système de filtration efficace (pompe externe avec une capacité de filtration faisant au moins 3 à 4 fois le litrage de l’aquarium par heure). Pour les mêmes raisons, un renouvellement partiel régulier (environ ¼ du litrage une fois par mois) de l’eau de l’aquarium est conseillé. Il s’agit d’un poisson diurne. Un éclairage artificiel avec un spectre adapté aux aquariums est préférable à un éclairage naturel car l’intensité et la photopériode peuvent être contrôlés. L’éclairage favorise notamment la croissance correcte des plantes dans l‘aquarium sans favoriser le développement des algues indésirables. Une photopériode de 10 à 12h maximum est conseillée. En milieu sauvage, ce poisson vit dans des eaux calmes à faible courant, il n’est donc pas nécessaire d’équiper l’aquarium avec un système mettant l’eau du bassin trop en mouvement afin d’éviter de créer un stress environnemental chronique.Dans la nature, le poisson rouge recherche sa nourriture en remuant le substrat. La mise en place d’un substrat adapté au fond de l’aquarium est donc conseillée pour reproduire au maximum le milieu naturel. Par ailleurs, cela permet également de planter des végétaux aquatiques naturels dans l’aquarium, qui sont à la fois une source de cachettes et de nourriture, permettent de fixer le substrat et participent à l’assainissement de l’eau. Il est aussi possible d’agrémenter le fond de l’aquarium de décors naturels ou artificiels fournissant des cachettes supplémentaires.Le poisson rouge est omnivore. En captivité, une nourriture complète et adaptée à l’espèce est possible sous forme de granulés. L’alimentation flottante sous forme de flocons ou paillettes est à proscrire. De plus le poisson peut se nourrir des végétaux présents dans le bassin, ils sont notamment friands de l’élodée, des lentilles d’eau, des anubies et de fougères aquatiques (fougère de Java ou de Sumatra).Des petits crustacées vivants ou congelés peuvent également être distribués de temps en temps. Il est conseillé de respecter 2 à 3 jours de jeûne chez les adultes dans la semaine et de rationner l’alimentation industrielle pour éviter la suralimentation et la pollution de l’eau de l’aquarium.❖ Particularités physiologiquesLe poisson rouge a une espérance de vie d’environ 30-35 ans. A l’âge adulte, il mesure une vingtaine de centimètre, si l’espace à sa disposition pour nager lui permet d’atteindre sa taille maximale.Il existe plusieurs variétés de poissons rouges issus du poisson rouge commun caractérisées par une exagération/hypertrophie d’un caractère morphologique : le Tête de lion , le Voile de Chine, le Bubble-eye ou le Ranchu. Ces caractères peuvent s’avérer être un handicap pour le poisson, ce qui les rend plus sensibles, notamment à certains facteurs environnementaux (température, dureté ou pH de l’eau par exemple).❖ Médecine préventiveTout comme les autres NAC, les poissons peuvent souffrir de maladies parasitaires externes ou internes qui peuvent être décelées en observant des lésions cutanées, des symptômes digestifs, des symptômes respiratoires ou encore des symptômes plus généraux comme de l’abattement, de l’anorexie, une perte de poids... La mise en place d’un traitement nécessite au préalable une consultation chez le vétérinaire pour déterminer le parasite responsable et mettre en place le traitement le plus adapté.Avant l’introduction d’un nouvel individu dans le bassin/aquarium déjà installé, nous conseillons de respecter une période de quarantaine. Elle permet à la fois de faire une adaptation du nouveau poisson à l’eau de son nouveau milieu de vie mais aussi de surveiller l’apparition d’éventuelles maladies pendant cette durée et de ne pas risquer alors de contaminer l’aquarium et ses éventuels habitants.❖ ReproductionLe dysmorphisme sexuel est discret et ne se développe qu’à la maturité sexuelle (vers 2-3 ans) : la femelle s’arrondit et sont anus est plutôt convexe, le mâle développe des petits nodules (boutons de noce) sur les ouïes et les nageoires pelviennes et l’anus est plutôt concave.Les poissons rouges se reproduisent jusqu’à environ 10 ans tout au long de l’année en aquarium, et plutôt au printemps dans un bassin extérieur. C’est la période de frai.Question curieuse : Peut-on mettre un poisson dans un aquarium qui vient juste d’être installé ?Non ! L’aquarium a besoin d’être rodé avant d’y mettre les poissons. Le rodage correspond à la période pendant laquelle l’écosystème de l’aquarium va s’équilibrer sans aucune intervention extérieure.Après avoir nettoyé tous les éléments de l’aquarium puis avoir installé le substrat, le décor, les plantes, le système de filtration et d’éclairage et avoir fait la mise en eau, on laisse tourner le système pendant 4 à 6 semaines. Durant cet intervalle, le cycle de l’azote se met en place : dans les premiers jours de l’ammoniaque se forme et ce dernier va être consommer par une bactérie qui se développe à peu près au même moment dans l’eau : Nitrosomonas. Elle va consommer l’ammoniac et le transformer en nitrite, élément toxique pour les poissons. Le pic est observé à peu près à 4 semaines. Il diminue très rapidement grâce à d’autres bactéries (Nitrospiras et Nitrobacter logées notamment dans le substrat et le filtre) qui consomment les nitrites et les transforment en nitrates. Une fois que le taux de nitrites retombe à 0, les poissons peuvent être installés dans leur aquarium.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Maintenu dans un aquarium trop petit, comme un bocal, le poisson rouge va souffrir du phénomène de « nanisme spatial » et mourir précocement.- Contrairement à la légende, le poisson rouge n’a pas une mémoire de 3 secondes. Une étude a montré qu’il est capable de retenir des informations pendant plus d’un mois.- Le petit du poisson s’appelle l’alevin. (1) L’acronyme NAC regroupe des petits mammifères, des reptiles, des poissons, des oiseaux, etcRéférencesWILDGOOSE WH. BSAVA Manual of Ornemental fish, 2nd ed. BSAVA, Gloucester. 2001: 304p
16/05/2023 - Conseils du vétérinaire
Comment savoir si mon animal de compagnie a des vers ?Par Audrey Hervey, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoPlusieurs signes peuvent vous alerter en cas d’infestation par des vers digestifs. Parfois, plusieurs de ces signes peuvent exister en même temps ou successivement et doivent vous alerter, en voici les principaux :- Le léchage de la zone périnéale (se lécher les fesses, oui lui, il y arrive !)- Le signe du traineau (l’animal se frotte les fesses par terre)- Des vomissements (parfois avec des vers mobiles à l’intérieur, charmant...)- Des diarrhées, pas toujours avec des vers mais parfois avec du sang- De la constipation (les vers emmagasinés créent un « bouchon »)- Un amaigrissement (les vers se nourrissent des nutriments avant qu’ils ne soient assimilés par l’organisme, en gros, ce que votre animal mange c’est pour nourrir ses vers, les restes sont pour lui, il peut donc manger comme 4 tout en perdant du poids) et donc parfois un retard de croissance- Un abdomen distendu- Une anémie (donc de la fatigue)- Un poil terne- De la toux...❖ Riz, Tagliatelles ou spaghettis ? Quels sont les parasites qui colonisent nos poilus ?Il existe principalement 3 grandes familles :- Les Nématodes, vers ronds qui ressemblent à des spaghettis : Chez les jeunes, les Ascaris sont les plus fréquents, mais les Ankylostomes sont très agressifs pour la paroi intestinale, car ils se nourrissent de sang et provoquent de l’anémie. Les Trichures, sont également hématophages et infestent les animaux de tous les âges. Les Angiostrongles ont leurs larves dans les limaces, une fois ingérées, elles se développent et migrent dans le cœur et les poumons. Enfin, la Dirofilariose pénètre elle sous forme de larve transmise par les moustiques (en région chaude et humide) puis se transforme en ver qui colonise le cœur et les artères pulmonaires.- Les Cestodes, vers plats ressemblant à des tagliatelles, sont désagréables, mais souvent sans conséquences graves chez nos animaux domestiques : le taenia (vers solitaire chez l’Homme), les Dipylidiums en forme de grains de riz (ce sont en réalité des segments de taenia) transmis par les puces et les Echinocoques.- Les Protozoaires (organismes unicellulaire) : la Giardiose et la Coccidiose sont invisibles à l’œil nu, mais responsables d’importantes diarrhées.❖ Mais comment a-t-il attrapé ça ?La transmission se fait le plus souvent par ingestion d’hôtes intermédiaires : les puces (Dipylidium), les limaces/les escargots (angiostrongles), les moustiques (dirofilariose), les proies, viandes crues, carcasses, viscères... (taenia)Mais aussi en buvant des eaux souillées (protozaires), sur les sols, les jouets, le pelage d’autres animaux... sans oublier les transmissions in utéro par voie transplacentaire, et même via le lait de leurs mères !Bref, ils sont partout ! 90 % à 100 % des chiots et des chatons sont porteurs ainsi que 2/3 des adultes !❖ Que faire ?Traiter régulièrement vos animaux contre les puces.Enlever régulièrement les excréments du jardin et de la litière. Se laver les mains régulièrement et nettoyer les sols et les endroits de couchage.Ne pas donner de viandes crues ou mal cuites à vos animaux.Et surtout, vermifuger vos animaux avec des vermifuges de qualité à spectres larges. Ils sont efficaces et dépendent du poids et de l’âge de l’animal. La fréquence du traitement recommandé est d’une fois par mois à partir de 1,5 mois jusqu’à 6 mois puis minimum 4 fois par an.Les vermifuges existent en comprimés et aussi en spot-on à appliquer sur la peau de l’animal, mais attention, ils n’ont pas d’effet rémanent, ils n’agissent donc pas en prévention. Il faut donc vermifuger très régulièrement vos compagnons et ne pas hésiter à demander conseil à votre vétérinaire.Manger de l’herbe ou donner de l’ail à son animal ne vermifuge malheureusement pas ! Question curieuse : Et moi, je peux attraper les vers de mon animal ?Eh oui ! Par contamination oro-fécale. Miam !Nous pouvons ingérer les œufs de ces charmants parasites sur les légumes, la viande mal cuite ou même via les bisous et les caresses que l’on fait à nos bêtes (ils se lèchent les fesses puis leurs poils et étalent les œufs sur le pelage...).Hors de question d’arrêter les câlins ! Il suffit juste d’avoir une bonne hygiène, de vermifuger régulièrement vos animaux.Quant à la toxoplasmose, inoffensive pour les chats et redoutée des femmes enceintes, inutile d’abandonner son chat, car il ne présente pas de risque direct. Se laver les mains régulièrement et surtout après le nettoyage quotidien de la litière (de préférence avec des gants) suffira à vous en prémunir. À noter que les œufs excrétés dans les selles sont infectants s’ils sont restés minimum 24 h à l’extérieur. Ce parasite se transmet surtout via la viande mal cuite ou de salaison ou les légumes et les fruits crus. Seuls les chats qui mangent de la viande ou des proies peuvent être porteurs (votre chat de canapé en appartement n’est pas un danger).Pour les Kids : Le sais-tu ?Il n’y a pas que les enfants qui jouent dans les bacs à sable ! Les chats adorent y faire leurs selles. 75 % des bacs à sable sont contaminés par les Ascaris (ceux en forme de spaghettis).Alors n’oublie pas quand tu joues à ne pas mettre les mains à la bouche et de bien te laver les mains après ! Lave-toi les mains avant les repas et après chaque passage aux toilettes.Si les fesses te grattent, parles-en à tes parents et toute la famille (animaux compris) aura le droit de se faire vermifuger !Pour en savoir plus- Les parasites du chien :https://www.medvet.umontreal.ca/servicediagnostic/parasitologie/PDF/Parasites%20du%20chien.pdf- Esccap : Lutter contre les vers (helminthes)du chien et du chathttps://www.esccap.org/uploads/docs/v0cq82lz_ESCCAP_CH_GL_Endo_rev_f_def_140415.pdf- Esccap : Les ascaris du chien et du chat https://www.esccap.fr/vers-parasites-chien-chat/les-ascarides-ascaris.html- Vidal : https://www.vidal.fr/maladies/estomac-intestins/vers-intestinaux.html- Grossesse et toxoplasmose : https://www.cerballiance.fr/fr/blog/grossesse/toxoplasmose-et-grossesse#:~:text=L'infection%20est%20sans%20gravit%C3%A9,ou%20en%20d%C3%A9but%20de%20grossesse.RéférencesSites internet cités + cours de parasitologie vétérinaire Liège
04/04/2023 - Conseils du vétérinaire
Comment prendre bien soin de votre... perroquet !Par Lauriane Devaux, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoParmi les oiseaux qu’il est possible d’adopter à la maison, les perroquets ont la côte ! Le lien de proximité important qu’il est possible de créer avec eux, leurs couleurs chatoyantes ou encore la faculté de certaines espèces à parler sont autant de facteurs qui ont séduit nombres de familles françaises. Il existe de nombreuses espèces de perroquets de tailles variées et provenant de différents endroits dans le monde. Bien qu’il y ait des besoins spécifiques à certaines espèces, il existe des prérequis généraux indispensables pour bien s’occuper de votre perroquet. C’est le sujet que nous allons aborder ici.❖ Particularités physiologiquesLes perroquets sont dotés d’une espérance de vie d’une à plusieurs dizaines d’année en fonction de l’espèce. Malheureusement, elle peut être largement diminuée en cas de non-respect chronique des besoins de ces oiseaux. A l’état sauvage, la journée d’un perroquet se sépare en quatre parties : un temps de sommeil de 10 à 12h, et un temps d’éveil séparé en trois (50% de déplacements et de recherche de l’alimentation (= foraging), 25% d’interactions avec les congénères et 25% de toilettage). Bien que ce partage de la journée soit difficile à reproduire en captivité, il est indispensable d’essayer de s’en rapprocher le plus possible pour limiter le risque de développement de problèmes comportementaux.❖ Comportement et environnementLes perroquets sont des animaux vifs et intelligents et ils sont souvent comparés à des jeunes enfants de 2 à 4 ans. Ils doivent donc vivre dans un environnement adapté et stimulant qui leur permettra de s’épanouir et de continuer à évoluer psychologiquement et physiquement.La cage doit être la plus spacieuse possible sans être trop encombrée afin que l’oiseau puisse s’y déplacer aisément. Elle doit être installée dans une pièce bien ventilée tout en étant à l’abri des courants d’air et des sources de fumées (fumées de cuisine, de poêle, de cheminée...). Elle peut être placée à proximité d’une fenêtre afin de fournir au perroquet la possibilité d’explorer son environnement. L’occultation d’un, voire deux côtés de la cage, permet à l’oiseau de se soustraire à la vue et d’apaiser le sentiment de stress inhérent à son statut de proie. En fonction du caractère de l’oiseau la cage doit être placé dans le lieu de vie principal (individu correctement socialisé) ou à l’écart des zones de passage fréquents (individu anxieux). La cage peut être agrémentée de perchoirs à l’intérieur ou au sommet, de quelques jeux et de cachettes. Les nichoirs sont à éviter afin de ne pas stimuler la ponte spontanée chez les femelles (notamment chez les petites perruches). Malgré ces aménagements, il est conseillé de laisser sortir votre perroquet le plus possible en journée et de lui fournir des perchoirs et des zones de jeu à l’extérieur de la cage également (exemple de l’arbre à jeux).Il y a plusieurs types de jeux que l’on peut proposer : des jeux de destruction (jouets en bois, en corde, branchages, cartons, papiers, coquilles d’huitre...), des jeux de précision à attraper (notamment des petits objets que le perroquet manipule entre ses doigts : bouchons, perles, petits bâtons...) et des jeux de réflexion dont font partie les jeux de foraging.Les jeux de foraging permettent de retarder la prise alimentaire et de reproduire le comportement de recherche de l’alimentation de l’oiseau en milieu naturel. L’alimentation n’est donc pas distribuée en gamelle mais cachée dans des jeux achetés dans le commerce (labyrinthe, coffre à clé, tuyaux à tourner...) ou faits maison (bac à sable, boulettes de papier, boites/tubes en carton, utilisation d’éléments végétaux comme la pomme de pin...).Les graines ne sont pas conseillées comme base de l’alimentation du perroquet. En effet, ce dernier va énormément trier et choisir les graines les plus appétentes, qui sont, en général les plus riches en graisses et carencées en minéraux et vitamines. A terme, cela peut favoriser l’apparition de certaines maladies comme l’aspergillose, la lipidose hépatique ou l’athérosclérose souvent mortelles au bout de quelques années. Des extrudés uniformes sont donc préférables car leur composition est standardisée et l’oiseau ne peut pas trier. Lorsque l’animal est habitué aux graines, il est nécessaire de faire une transition alimentaire qui peut prendre 1 à 2 mois avant qu’il n’accepte les extrudés. La quantité dépend de la marque des granulés et la ration est complétée quotidiennement par un mélange de fruits et légumes frais. Les oiseaux ont chacun leurs goûts, c’est alors au propriétaire de tester et découvrir ceux qu’ils préfèrent et d’essayer de les varier au gré des saisons.L’eau peut être distribuée en biberon ou gamelle. Il est également indispensable de proposer au perroquet une source d’eau lui permettant de faire sa toilette : bassine d’eau, sous le robinet ou la douche, brumisation... chaque perroquet a sa préférence. Ce bain quotidien est indispensable à la santé de sa peau et de ses plumes.L’exposition à une source d’UV peut être très bénéfique aux oiseaux vivant en captivité autant pour leur santé physique que mentale. Des ampoules spécifiquement conçues pour les oiseaux d’intérieur sont disponibles dans le commerce, mais lorsque cela est possible des sorties en vol libre ou en volière extérieure sont conseillées.❖ Médecine préventiveIl n’y a pas de vaccination obligatoire des oiseaux d’agrément et les traitements antiparasitaires sont envisageables lorsque cela est nécessaire et après l’examen de l’oiseau par un vétérinaire.A l’adoption, et notamment lorsqu’il y a déjà un ou plusieurs oiseaux à la maison, il est conseillé de réaliser un dépistage de certaines maladies contagieuses, voire mortelles pour certaines espèces de perroquets. En fonction de l’espèce il pourra être conseillé de faire un dépistage de la chlamydiose, de la maladie du bec et des plumes (PBFD), du polyomavirus ou de la maladie de dilatation du proventricule (PDD, bornavirus).❖ ReproductionLes espèces de petite taille comme les perruches ou les conures sont sevrées entre 6 et 11 semaines et sont pubères vers 4 à 6 mois. Les espèces de taille moyenne comme le Gris du Gabon ou les Amazones sont sevrées entre 12 et 16 semaines et sont pubères vers 3 ou 4 ans. Enfin, les perroquets de grande taille comme les grands Cacatoès et les Aras sont sevrés vers 4-5 mois et débutent leur puberté à 4-5 ans. Au moment de la puberté, un changement comportemental est observé et l’oiseau peut se montrer moins câlin, moins joueur, moins curieux et parfois avoir des pointes d’agressivité.Question curieuse : Qu’est-ce-que la mue d’un perroquet ?C’est lorsque le perroquet va perdre progressivement sur une courte période tout son plumage pour fabriquer des plumes toutes neuves. Les plumes en cours de croissance s’appellent des plumes de sang. C’est une période où l’oiseau est plus fatigué car ce processus demande beaucoup d’énergie. Il peut être conseillé de complémenter la ration de l’oiseau en minéraux, vitamines et en énergie afin de l’aider à passer cette étape. En temps normal, elle a lieu une fois par an lorsque la saison de reproduction est achevée.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Certains fruits et légumes sont toxiques pour les animaux et ne doivent en aucun cas être proposés. C’est le cas de l’avocat, de l’ail, de l’oignon et de la pomme de terre.- Il n’est pas conseillé de couper les plumes des ailes d’un perroquet pour l’empêcher de voler. Outre les troubles de la croissance que cela entraine chez le juvénile, cela peut être à l’origine de blessures et de troubles du comportement.- Il est possible (et conseillé) de mettre en place des entrainements avec votre perroquet dès le plus jeune âge pour développer sa sociabilité et diminuer le stress lors de certaines manipulations.RéférencesSPEER BL. Current Therapy in Avian Medicine and Surgery. St Louis, Elsevier. 2016 : 908p
06/03/2023 - Conseils du vétérinaire
Les tiques piquent mais pas de panique !Par Audrey Hervey, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoAvec des conditions de température et d’humidité favorables, le printemps et l’automne sont les deux saisons les plus propices à l’activité des tiques dans les sous-bois et... dans notre environnement proche ! À noter que plus d’un quart des piqûres de tiques ont lieu dans les jardins des particuliers, selon les données de CITIQUE*.Les tiques se nourrissent du sang de l'animal ou de la personne qu'elles parasitent. À cette occasion, elles peuvent transmettre des agents pathogènes, comme ceux responsables de la maladie de Lyme. Le taux de tiques porteuses d’agents pathogènes dépend de la zone géographique considérée et peut varier de 5 à 30 %.❖ Les différentes espèces de tiquesLes tiques sont des acariens. La larve de tique a seulement six pattes tandis que les stades nymphe et adulte en comptent huit. 900 espèces de tiques sont recensées dans le monde. Environ quarante d’entre elles se rencontrent en Europe et seules quelques-unes piquent les humains.Les tiques Ixodes ricinus (impliquées dans la transmission de la maladie de Lyme) sont les plus répandues, partout en France. Elles vivent dans des zones boisées et humides, les herbes hautes des prairies, les jardins et les parcs forestiers ou urbains.❖ Les maladies à tiques des chiens➢ La piroplasmose (ou babésiose)➢ L'ehrlichiose et les anaplasmoses sont des maladies bactériennes➢ La borréliose (appelée en médecine humaine maladie de Lyme)➢ L'hépatozoonose, maladie parasitaire rare en France, est contractée via l’ingestion d'une tique ❖ Les maladies à tiques des chatsLes tiques peuvent transmettre la piroplasmose aux chats, ainsi que l'ehrlichiose et l'anaplasmose, mais il est exceptionnel que ces agents infectieux soient à l'origine d'une véritable maladie, sauf en cas d’immunodépression.❖ Les maladies à tiques chez les chevaux A écouter : les podcasts « Piro-like » (Part. 1 à 5) de Santé Cheval par Epona Vet❖ Prévention➢ Eviter les promenades dans les environnements favorables aux tiques (herbes hautes, bois, lisières de forêts)➢ Inspecter votre animal au retour de la promenade (tête, cou, plis de l’aine, pattes, aisselles, oreilles notamment)➢ Traiter votre animal avec des insecticides/acaricides de façon régulière. De nombreux produits sont disponibles chez votre vétérinaire (colliers, sprays, pipettes, comprimés, etc.).Attention : lire attentivement la notice avant usage. Certaines molécules (pyréthrinoïdes) sont très toxiques pour les chats !❖ Une tique est fixée, que faire ?➢ Agir rapidement (< 24h) car la probabilité de transmission d’agents pathogènes augmente avec le temps de fixation sur l’animal ou l’humain➢ Retirer les tiques avec un tire-tique (crochet spécial). Ne pas utiliser les doigts, ni une pince à épiler, ni mettre d'éther, ni brûler la tique : toutes ces manipulations peuvent favoriser le passage des agents pathogènes dans le sang de votre animal➢ La morsure de tique en elle-même est sans grande conséquence. Un antiseptique peut être appliqué après avoir retiré la tique➢ Surveiller l’état général de la personne ou de l’animal mordu durant plusieurs semaines Question curieuse : Puis-je participer à la lutte contre les maladies transmises par les tiques ?• CITIQUE* est un programme multi-partenarial de recherche participative pour mieux connaitre l’écologie des tiques et des agents infectieux qu’elles transmettent. Le programme cherche également à améliorer la prévention.Ne jetez pas la tique ! Signalez votre piqûre (ou celle de votre animal) soit sur l’application gratuite smartphone « Signalement TIQUE », soit via internet ou via le formulaire papier de signalement. Après avoir signalé la piqûre, vous pouvez envoyer la tique piqueuse par la poste (site internet ci- dessous).• PiroGoTick est un projet de recherche participative auquel tout détenteur d’un ou plusieurs équidés peut participer (site internet ci-dessous).Pour les Kids : Le sais-tu ?- La tique injecte un anesthésique local dans la peau au moment de la morsure. Sa fixation est indolore et passe inaperçue : il faut donc avoir l’œil !- L’aspect d’un téton peut faire penser au corps d’une tique plantée sur l’abdomen et il arrive que des personnes tirent dessus et l’abîment, pensant retirer le parasite ! Rappel : les chiens ont 5 paires de mamelles, soit 10 mamelons. Les chats ont 4 paires de mamelles : deux paires thoraciques et deux paires abdominales. Dans chaque espèce, certains individus peuvent avoir des mamelons surnuméraires, ou, au contraire, des mamelons manquants.Pour en savoir plus- Le programme CiTIQUE : https://www.citique.fr/- Le projet de recherche PiroGoTick : voir la page Facebook ; https://www6.inrae.fr/pirogotick- Site de l’ESCCAP France :Fiche sur les tiques du chien et de chat : https://www.esccap.fr/arthropodes/tiques-risques-maladie-chien-chat.htmlFiche sur la piroplasmose : https://www.esccap.fr/maladies-vectorielles/piroplasmose-babesiose.htmlFiche « Nos recommandations » : https://www.esccap.fr/nos-recommandations-contre-les-parasites/546-printemps-c-est-le-moment-de-renforcer-la-vigilance-contre-les-tiques.html- Vidéo (en anglais) qui explique comment la tique (Ixodes ricinus) cherche une personne (ou un animal) et comment elle s’y prend pour piquer : https://youtu.be/_IoOJu2_FKE- Podcasts de Santé Cheval par Epona Vet : https://eponavet.fr/podcast/RéférencesSites internet cités dans cette fiche conseils.