Par Marie RONZE, Docteur Vétérinaire, pour Chezmonveto
L’été et ses températures extrêmes peuvent être éprouvants, non seulement pour nous, mais aussi pour nos animaux de compagnie. Nos compagnons disposent de moyens limités pour évacuer la chaleur.
Il est donc essentiel de comprendre comment ils régulent leur température corporelle et d’adopter les bons gestes pour les protéger durant les vagues de chaleur.
❖ Comment les animaux régulent-ils leur température ?
Nos animaux de compagnie ont une température corporelle normale comprise entre 38 et 39° C. En cas de forte chaleur, leur organisme déclenche des mécanismes naturels de thermorégulation. Ces mécanismes varient selon l’espèce, mais nos animaux sont globalement bien plus sensibles à la chaleur que nous.
o Chiens et chats :
- Ils ne transpirent pas comme nous. Les chiens et chats ne possèdent que quelques glandes sudoripares, principalement situées sous les coussinets. Cela limite leur capacité à transpirer, et donc à réguler leur température corporelle.
- Ils halètent. Le halètement permet l’évaporation de la salive, ce qui aide à évacuer la chaleur. Mais ce mécanisme peut se révéler insuffisant en cas de chaleur très élevée et/ou d’activité intense.
o Nouveaux animaux de compagnie (lapins, cochons d’Inde, furets...) :
- Ils sont encore plus sensibles. Par exemple, les lapins n’ont pas la capacité de haleter efficacement ni de transpirer. Ils comptent sur leurs oreilles, riches en vaisseaux sanguins, pour dissiper un peu de chaleur.
- Le stress accentue le risque. Chez les NACs, la chaleur combinée à un stress même léger peut provoquer un coup de chaleur rapidement.
❖ Les risques liés à la chaleur : le coup de chaleur
Un animal qui ne parvient pas à réguler sa température risque un coup de chaleur, une urgence vétérinaire pouvant entraîner des séquelles graves, voire le décès de l’animal.
Signes d’un coup de chaleur :
o Hyperthermie marquée (température corporelle > 40,5°C)
o Halètement anormalement rapide et bruyant
o Fatigue soudaine, faiblesse, désorientation
o Langue et gencives très rouges ou violacées
o Vomissements ou diarrhée (parfois avec du sang)
o Tremblements, convulsions, perte de conscience
En cas de doute, contactez immédiatement votre vétérinaire. Placez votre animal dans un endroit frais, appliquez-lui un linge humide frais sur le corps et utilisez un ventilateur. Évitez de le refroidir trop brusquement pour prévenir un choc thermique.
La prise en charge par un vétérinaire doit être la plus rapide possible.
❖ Conseils pour protéger vos animaux en période de fortes chaleurs
o Eau fraîche et accessible à tout moment :
- Multipliez les points d’eau à la maison.
- Changez l’eau régulièrement.
- Ajoutez des glaçons ou utilisez une fontaine à eau pour l’inciter à boire.
o Aménagez un coin frais à l’intérieur :
- Pièces ombragées, carrelage frais, rideaux tirés.
- Utilisez un ventilateur (en sécurité) ou la climatisation.
- Proposez des tapis rafraîchissants ou serviettes humides. Il existe également des jouets rafraichissants.
o Ne jamais laisser un animal dans une voiture, même quelques minutes :
L’intérieur d’un véhicule peut atteindre 60°C en moins de 10 minutes, même avec une fenêtre entrouverte.
o Evitez l’activité physique lors des pics de chaleur :
- Privilégiez les sorties tôt le matin ou tard le soir.
- Attention aux surfaces brûlantes (bitume, sable).
o Cas particuliers : chiots, animaux âgés, races sensibles
- Les chiens brachycéphales (bouledogues, carlins…) ont plus de mal à haleter.
- Les animaux âgés, animaux en surpoids ou souffrant de maladies cardiaques ou respiratoires sont plus vulnérables.
- Les chiots et chatons n’ont pas encore une bonne thermorégulation.
Redoublez de vigilance pour ces animaux à risque !
Pour les Kids: Le sais-tu ?
Savais-tu que ton chien ou ton chat ne transpire pas comme toi ? Eh oui, ils ne peuvent pas évacuer la chaleur en transpirant par la peau comme les humains. Résultat, quand il fait très chaud, ils ont encore plus de mal à se rafraîchir ! C’est pour ça qu’il faut les aider à rester au frais pendant l’été.
Pense toujours à leur laisser une gamelle d’eau bien fraîche et à leur préparer un petit coin à l’ombre pour faire la sieste. Tu peux même mouiller un peu leur pelage ou poser un linge humide à côté d’eux.
Et pour les balades ou les jeux, choisis les moments les plus frais de la journée : tôt le matin ou en fin d’après-midi.
11/02/2023 - Conseils du vétérinaire
Comment prendre bien soin de votre poulePar Lauriane DEVAUX, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoDepuis quelques années, la poule a le vent en poupe et elle colonise les jardins à la campagne comme en ville.Facilement apprivoisable et attachante, la poule est le nouveau NAC(1) (Nouveaux Animaux de Compagnie) de cette décennie. Habituellement achetée en jardinerie, de plus en plus de poules réformées des élevages intensifs font l’objet de sauvetage en vue d’une retraite paisible dans les poulaillers familiaux. Au-delà de l’envie de l’avoir dans le jardin, l’acquisition de cette volaille productrice d’œufs est souvent justifiée par le désir d’une alimentation plus saine et du développement d’une certaine autosuffisance.❖ Comportement et environnementLes poules vivent en groupes hiérarchisés afin de garantir leur sécurité : la survie du groupe est dépendante de la bonne santé des individus qui le composent. Si un membre du groupe est malade, il représente un danger pour les autres. L’individu dominant peut alors faire preuve d’agressivité envers la poule jugée plus faible ou malade, allant du simple picage à la mise à mort. Il est donc nécessaire d’être vigilant vis-à-vis de ces comportements, et de séparer les individus plus faibles afin de les soigner et de ne les réintroduire dans le groupe qu’une fois rétablis. La hiérarchie est souvent remise en cause, notamment lors d’une nouvelle introduction ou lors de la mort d’un membre du groupe. Les poules communiquent entre elles grâce à tout un panel de vocalises pouvant exprimer une émotion, de la curiosité, un intérêt quelconque, pour appeler un/une congénère, pour alerter le groupe ou faire part d’un danger. L’observation de vos poules vous permettra à la longue de reconnaitre ces sons et de mieux les comprendre.Pour des raisons sanitaires et de bien-être animal, le lieu de vie des poules doit répondre à certains critères indispensables : offrir un espace suffisant, permettre le contrôle des paramètres d’ambiance, être facilement accessible pour faciliter le nettoyage et être adapté aux besoins spécifiques de la poule pour prévenir les maladies. L’espace de vie est séparé en deux, une zone intérieure (le poulailler) pour permettre à la poule de s’abriter, de se reposer, de se percher et de dormir, et une zone extérieure pour lui permettre d’avoir une activité physique.Idéalement, le poulailler doit être équipé de perchoirs en bois placés à environ 50 cm du sol, de pondoirs installés dans la partie la plus sombre du poulailler (2 pondoirs pour 4 poules). L’espace doit être adapté au nombre de poules pour limiter les sources de stress et d’agressivité et pour des raisons hygiéniques. Un sol facile à nettoyer et désinfecter, comme le bois ou le béton, est préférable. Enfin, la présence d’un système de ventilation (volets, grilles d’aération...) permettra d’avoir un certain contrôle de la température et de la qualité de l’air en cas de besoin.La partie extérieure doit offrir au minimum une surface de 4m² par poule, idéalement enherbée, et offrir des zones d’ombres et des abris pour se protéger des attaques de prédateurs tels que les rapaces.La présence d’un bain de sable est également importante pour leur confort. Le point d’eau et l’aire d’alimentation doivent être le moins possible accessible aux oiseaux sauvages.❖ Particularités physiologiquesLa poule a une espérance de vie de 10 à 12 ans en moyenne. Il existe de nombreuses races de poules aux gabarits très variés, allant de quelques centaines de grammes jusqu’à 4-5 kg.C’est un oiseau omnivore aux besoins énergétiques importants, principalement fournis par des glucides et des matières grasses. La ration doit être composée d’un aliment complet équilibré sous forme de granulés, éventuellement complétée par un mélange de graines distribué 2 à 3 fois par semaines, et par de la verdure ou des crudités, source d’enrichissement environnemental. La distribution de « restes de tables » impropres à la consommation humaine est vivement déconseillée.Une source de calcium complémentaire doit aussi être proposée en période de ponte, ainsi que des particules minérales non solubles, appelée grit, qui doit aider la poule dans sa digestion.❖ Médecine préventiveL’utilisation de médicaments pour prévenir ou traiter des maladies parasitaires est vivement déconseillée sans l’avis d’un vétérinaire. En effet, des résidus de ces médicaments peuvent se retrouver dans les œufs ou dans les muscles de la poule, et leur consommation peut entraîner des répercussions sur la santé humaine. Seuls quelques médicaments sont autorisés chez ces animaux producteurs de denrées et leur utilisation nécessitent parfois la mise en place de temps d’attente avant de pouvoir consommer de nouveau leurs produits (œuf, viande).❖ ReproductionLa poule commence à produire des œufs dès 18 semaines, mais en l’absence d’un coq ils ne seront pas fécondés. La poule n’ira alors pas les couver, à l’exception de certaines races, comme la poule Soie, qui sont prédisposées aux couvades (fait de couver un œuf non fécondé). La stérilisation de la poule et du coq est difficile en pratique et est rarement dans l’intérêt de l’animal, elle est donc en pratique très peu réalisée.Question curieuse : Qu’est-ce que la grippe aviaire ?La grippe aviaire est une zoonose grave et contagieuse causée par un virus porté par les oiseaux. Les risques de contamination des volailles d’élevage sont les plus importants lorsque les oiseaux sauvages migrateurs transitent par la France (dans l’ouest principalement) : en automne, lorsqu’ils s’envolent vers des pays plus au Sud, et au printemps lorsqu’ils reviennent en Europe. La contamination entre les oiseaux se fait par les fientes et les migrateurs peuvent disséminer le virus et créer de nouveaux foyers le long des couloirs de migration rien qu’en volant au-dessus d’un élevage ou d’un poulailler. Il est donc conseillé de confiner les poules et les autres volailles domestiques pendant ces périodes afin de les protéger de toute contamination.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Une poule pond un œuf en moyenne toute les 26h et elle n’a pas besoin de la présence d’un coq. La formation d’un œuf demande beaucoup d’énergie, elle a donc besoin d’une alimentation riche et équilibrée, de se sentir en sécurité, d’être en bonne santé et que le climat soit propice pour pondre. En cas de stress ou de maladie, la poule peut s’arrêter de pondre.- En période de ponte, la poule a besoin de grosses quantités de calcium pour la synthèse de la coquille, il est donc important d’en apporter dans sa ration : coquillages pilés, coquilles d’œuf réduites en morceaux, aliment complet... Lorsqu’elles n’en ont pas assez (carences), elles peuvent pondre des œufs mous ou difformes et cela peut conduire à une rétention d’œuf. Dans ce dernier cas, une prise en charge chez le vétérinaire est souvent indispensable pour la sauver.- Une à deux fois par an, la poule refait l’intégralité de son plumage : c’est la mue. C’est une période qui lui demande beaucoup d’énergie, elle s’arrête donc de pondre et a besoin d’une alimentation riche et bien équilibrée pour rester en bonne santé.(1) L’acronyme NAC regroupe des petits mammifères, des reptiles, des poissons, des oiseaux, etc.RéférencesGREENACRE CB, MORISHITA TY. Backyard Poultry Medicine and Surgery, A Guide for Veterinary Practitioners. Ames, Wiley Blackwell, 2015 : 345p
06/01/2023 - Conseils du vétérinaire
Qu’est-ce que l’arthrose ?Par Audrey Hervey, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoC’est une maladie articulaire chronique, évolutive et irréversible fréquente, observée chez 40% des animaux âgés (mais aussi chez les plus jeunes). Elle se traduit par une dégénérescence du cartilage qui enrobe l’extrémité des os, réduisant ainsi la mobilité de l’articulation concernée. Stopper son évolution est impossible, mais il est important de savoir détecter les signes précoces afin de freiner sa progression.❖ Quels sont les facteurs prédisposants ?A mesure que les animaux vieillissent, la probabilité qu’ils souffrent d’arthrose augmente, mais d’autres facteurs entrent en cause dans ce phénomène : l’obésité, l’alimentation inadaptée, la génétique, les traumatismes ultérieurs (fractures, problèmes musculaires, tendineux, maladies...), l’exercice trop intensif pendant la croissance, les anomalies génétiques et la race (les chiens de grandes tailles ou lourds sont plus susceptibles d’être atteints d’arthrose, mais aussi les petits chiens avec des luxations des rotules par exemple).❖ Mon animal souffre-t-il d’arthrose ?Des signes montrant que votre animal a des rhumatismes peuvent vous alerter et vous conduire à aller consulter. Par exemple : une boiterie après un effort au début de la maladie puis au réveil, une gêne quand vous le touchez, il court moins, il parait « raide », n’arrive plus à monter sur le canapé ou emprunter les escaliers, se lèche ou se mordille des parties spécifiques du corps, il mange moins, dort plus, joue moins. Il peut haleter aussi ou être plus agité, devenir grincheux. Les chats ne sauteront plus sur les meubles, urineront parfois à côté de la litière, ne chasseront plus et feront moins leurs toilettes (aspect négligé).En manipulant les articulations de votre animal, l’examen clinique mettra en évidence les raideurs, les douleurs ou les craquements. Des radiographies permettront d’évaluer le stade de l’arthrose et de savoir quel traitement instaurer. Pour les grandes races prédisposées, il est utile de dépister précocement les défauts articulaires afin d’anticiper et parfois de traiter avant que le stade ne soit trop avancé.Aucune douleur n’est normale ; si vous repérez des signes de douleur, c’est qu’elle dépasse celle que nous serions en mesure de supporter, donc n’hésitez pas à consulter. ❖ Quels traitements ?Un des points importants du traitement consiste à réduire l’inflammation : des antiinflammatoires pourront être prescrit en cures ou en continu en fonction de l’état général de votre animal et du stade de la maladie (lors de traitements au long de terme, il convient de vérifier le bon fonctionnement des organes internes afin de déterminer le traitement le mieux toléré).Il existe cependant d’autres thérapies qui aideront à réduire considérablement la dégénérescence et la douleur : les chondro-protecteurs administrés quotidiennement, une alimentation spécifique pour le bien être articulaire et pour éviter le surpoids, l’huile de chanvre, la physiothérapie (laser, électrostimulation, ondes de choc, massages, étirements...), l’hydrothérapie (tapis roulant aquatique), l’ostéopathie, l’acupuncture...Dans certains stades avancés, des chirurgies peuvent parfois être envisagées. Question curieuse : Comment puis-je aider mon animal ?- Le couchage doit être souple (matelas à mémoire de forme) et isolé du sol pour éviter humidité, refroidissement et raideurs musculaires (utiliser une petite couverture en hiver).- Placer la gamelle au sol et la relever légèrement pour que l’animal n’ait pas à se baisser.- Privilégiez les tapis dans la maison, sur son parcours habituel et devant les gamelles pour éviter les glissades.- L’exercice doit être régulier, progressif et avec modération. Privilégiez plusieurs petites promenades sur terrain souple plutôt qu’une grande. Pas d’exercice violent avec les copains chiens, pas de lancer de balle ou de balade à vélo.- Nager ou marcher dans l’eau pendant de courts exercices est une très bonne thérapie mais l’eau doit être tiède.- Les étirements des articulations en douceur et l’application de chaud sont efficaces également.- Les massages relaxants améliorent la circulation sanguine musculaire, soulagent les tensions et réduisent le stress et l’anxiété comme pour nous !Pour les Kids : Le sais-tu ?- Les animaux ressentent la douleur de manière très semblable à la nôtre. Ils ne sont pas moins sensibles ni plus tolérants, ils l’expriment différemment, silencieusement. Un humain, se plaint, pleure ou crie alors qu’un animal a un comportement plus subtil et préfère souvent se cacher. C’est naturel chez eux, une question de survie pour ne pas attirer l’attention des prédateurs. Il est préférable de le laisser tranquille car, parfois, il pourrait être agressif (pas par méchanceté, juste parce qu’il souffre) et d’aller consulter.Pour en savoir plus- Alforme : l’arthrose du chien et du chat https://www.alforme.fr/page/arthrose-chien-et-chat-27#:~:text=Dans%20le%20cadre%20d'un,acc%C3%A9l%C3%A9rant%20le%20processus%20anti%2Dinflammatoire- Zoetis : examens orthopédiques des chiens et des chats et nouvelles actualités scientifiques : https://www2.zoetis.fr/pathologies/chiens/douleurs-osteoarthrosiques- National géographic : Comment les hommes et les animaux ressentent la douleur : https://www.nationalgeographic.fr/animaux/comme-les-hommes-les-animaux-ressentent-la-douleur#:~:text=Les%20mammif%C3%A8res%20partagent%20un%20syst%C3%A8me,de%20l'%C3%A9volution%20et%20auteurRéférencesSites internet cités dans cette fiche conseil
01/12/2022 - Conseils du vétérinaire
Comment prendre bien soin de votre... caméléon casqué !Par Lauriane Devaux, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoLe caméléon casqué du Yémen (Chamaeleo calyptratus) a connu un succès fou en animalerie à la suite de la parution d’un dessin animé très apprécié des enfants il y a quelques années. Malheureusement, il s’agit d’une espèce de reptile aux besoins environnementaux très strictes et, en général, réservé à un public averti. Ainsi, de nombreux caméléons n’ont pas survécus à cette mode, faute d’un milieu de vie adapté. Au-delà de leur apparence adorable, il faut s’interroger sur les besoins de ces animaux exotiques avant de se lancer dans l’aventure de l’adoption d’un caméléon. Voici quelques clés pour mener à bien votre projet et garantir la bonne santé de votre caméléon casqué.❖ Comportement et environnementLes caméléons sont des animaux territoriaux. Ainsi, il ne faut jamais mettre deux caméléons mâles dans le même terrarium, et la cohabitation entre mâle et femelle ne doit être permise qu’en période de reproduction. Le caméléon casqué est un reptile plutôt calme et peu agressif. Pour autant, il est timide et sujet au stress, il est donc conseillé d’éviter les manipulations si cela n’est pas nécessaire.Ce sont des reptiles arboricoles, ils ont donc besoin d’un terrarium plus haut que large. Pour un individu adulte, un terrarium d’au moins 1m à 1m40 de haut sur 70 à 80 cm de côté est conseillé. Les terrariums en verre peuvent être une source de stress pour l’animal qui peut potentiellement être effrayé par son reflet. Il peut être alors conseillé de l’installer dans un terrarium partiellement ou totalement grillagé, voire dans une volière. Lorsque cette option est choisie, il peut être plus difficile de contrôler les paramètres d’ambiance du milieu de vie (température et hygrométrie). Le substrat idéal doit permettre l’absorption de l’humidité : un mélange d’humus, de la tourbe, ou encore de l’écorce de pin sont recommandés. L’installation d’une ou plusieurs plantes naturelles dans le terrarium telles qu’un ficus, une scheffléra, un monstera ou un pothos, permet au caméléon de parcourir l’intégralité de son milieu de vie et d’y trouver de nombreuses cachettes. Des lianes et de grandes branches peuvent parfaire le décor. Le caméléon est un reptile diurne et a besoin d’une source de lumière et d’UV adaptée à ses besoins. Le caméléon étant une espèce tropicale, une lampe bulbe ou un néon UV 5.0 sont requis. La source de lumière, couplée à une source de chaleur est installée au sommet du terrarium, à une vingtaine de centimètre du point le plus haut sur lequel le caméléon peut grimper (sommet d’une plante, plateforme...). La photopériode est de 12 heures. La température au point le plus chaud, en haut du terrarium, est comprise entre 35 et 37°C et la température au sol est autour de 21 à 22°C. La nuit, la température est en moyenne de 20°C. Le caméléon ne s’hydrate qu’avec des gouttes d’eau. Un système de goutte à goutte peut être installé dans le terrarium, mais il est aussi possible de brumiser les plantes et l’animal s’abreuve alors avec les gouttes formées au bord des feuilles. Le système de brumisation permet de maintenir l’hygrométrie du terrarium autour de 50 %. Attention, une humidité trop importante peut être à l’origine de nombreux problèmes de santé. Une bonne ventilation du milieu est donc indispensable.En période estivale et lorsque la météo le permet, il est conseillé d’installer votre caméléon en extérieur, les UV du Soleil étant bien plus efficaces que n’importe quelle lampe.❖ Particularités physiologiquesLe caméléon casqué a une espérance de vie de 5 à 7 ans. Il atteint sa taille adulte vers 1 an et on observe un dysmorphisme sexuel. Le mâle est plus grand (jusqu’à 50 cm, contre 30 cm pour la femelle), il arbore un casque très prononcé à l’âge adulte et des éperons sur les pattes arrière. Il pèse de 100 à 150 g et la femelle de 50 à 100 g.Le caméléon est majoritairement insectivore (grillons, criquets, vers de farine, blattes, teigne de ruche...) mais peut manger occasionnellement des végétaux (endives, pissenlit, mâche, salade...). Il est possible de lui proposer une large gamme d’aliments bien que certains doivent être utilisés avec parcimonie (aliments trop gras, aliment avec un ratio phospho-calcique inadapté).On distingue 3 stades de développement chez le caméléon :- Au stade de juvénile, il est nourri quotidiennement de petits insectes. Une complémentation calcique quotidienne est nécessaire et vitaminique trois jours par semaine.- Au stade sub-adulte, il est nourri d'insectes de calibre plus élevé quotidiennement, à l'exception d'une journée de jeûne par semaine. Une complémentation minéralo-vitaminique est conseillée deux à trois fois par semaine, directement sur l’alimentation.- L’adulte peut être nourri avec une quinzaine de gros insectes par semaine en respectant un à deux jours de jeûne par semaine. Une complémentation minéralo-vitaminique est conseillée une à deux fois par semaine.❖ Médecine préventiveIl n’y a pas de vaccin obligatoire chez les reptiles. Cependant, un bilan de santé annuel chez le vétérinaire est recommandé.❖ ReproductionLa gestation dure 1 à 3 mois et les femelles pondent entre 15 et 60 œufs par couvée dans un substrat adapté (mélange 1/3 terreau, 1/3 tourbe et 1/3 sable). Lorsqu’elle est gestante, la femelle a une couleur vert foncé avec des taches jaune orangé sur le corps. La ponte laisse la femelle caméléon très affaiblie et une surveillance rapprochée de son état ainsi qu’un apport plus important d’eau et de nourriture est conseillé dans les jours qui suivent.Question curieuse : Pourquoi le caméléon change de couleur ?La peau du caméléon est composée de cellules particulières, appelées chromatophores (qui contiennent des pigments de différentes couleurs (rouge-orange, jaune, brun-noir)) et d'autres appelées iridophores (contenant de très petits cristaux qui vont réfléchir la lumière de manière différente en fonction des situations et produire des couleurs flamboyantes). Contrairement à ce que l’on pense, le caméléon change de couleur pour exprimer ses émotions et communiquer avec ses congénères plutôt que pour se camoufler dans son milieu. Quand le caméléon est stressé ou qu’il est en parade amoureuse, ses couleurs sont vives et foncées. Plus il est calme et détendu, plus ses couleurs sont douces.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Des scientifiques ont découvert il y a quelques années que les os de caméléon deviennent fluorescents lorsqu’ils sont exposés aux rayons ultraviolets (UV). C’est notamment le cas des os du crâne qui émettent une lumière bleue à travers certaines zones de peau plus fine sur la tête, en réponse à l’exposition aux UV. Les motifs des tâches lumineuses changent en fonction des espèces, mais aussi en fonction du sexe de l’individu. Cette particularité interviendrait dans la communication et la reconnaissance des caméléons entre eux, d’autant, qu’à l’inverse de l’être humain, le caméléon voit les rayons ultraviolets.- Les yeux du caméléon peuvent tourner à 360° et de manière indépendante, rien ne lui échappe.- Le caméléon chasse ses proies en projetant sa langue dessus. La langue peut atteindre jusqu’à deux fois la taille du caméléon et être projetée jusqu’à une vitesse de 96 km/h !Pour en savoir plus- Le nourrissage du caméléon : https://www.youtube.com/watch?v=PbxlgtsaEW4- Le milieu de vie du caméléon : https://www.youtube.com/watch?v=SRxLNq6ZlIY- La naissance d'un bébé caméléon : https://www.youtube.com/watch?v=qob_jEXMQgIRéférencesGIREG A. Atlas de terrariophilie volume 3 - Les Lézards. 3ème éd. Animalia Edition, 2013 : 192p
05/11/2022 - Conseils du vétérinaire
Le cancer chez l'animalPar Amandine Clément, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoUn cancer est une maladie génétique multifactorielle liée à une série d’anomalies au sein de l’ADN(1).D’après le Global Cancer Observatory (GCO), en 2040, le fardeau mondial du cancer chez l’humain s’alourdira de 47 % par rapport à 2020, et le même sort plane au-dessus de la tête de nos chers animaux. Mais gardons espoir : la cancérologie vétérinaire est une spécialité en plein essor en France. La discipline évolue rapidement vers des thérapies spécifiques ciblées et une médecine personnalisée respectueuse de l’animal et de son propriétaire.❖ Détecter les premiers signesL’astuce essentielle consiste à bien observer son animal :- être attentif à son comportement,- le caresser / le palper en douceur régulièrement,- planifier une consultation annuelle de bonne santé chez son vétérinaire.Certains signes, assez frustes et non spécifiques, peuvent être évocateurs, d’autant plus chez un animal âgé : abattements, saignements, douleurs, toux, fièvre, augmentation de la prise de boisson, etc.Toute masse cutanée ou sous-cutanée doit être considérée comme potentiellement cancéreuse, surtout chez un animal âgé de 8 ans et plus.Attention : l’attitude qui consiste à surveiller et évaluer l’évolution d’une masse est à bannir ! Une consultation rapide doit avoir lieu afin d’orienter le diagnostic.Chez le chat, toute maladie passe facilement inaperçue. Une simple perte de poids, voire une baisse de forme et/ou d’appétit doit vous inciter à consulter.À noter que des prédispositions génétiques à certains cancers existent chez certaines races. ❖ Premiers examensEn cas de tumeur, la mise en place rapide d’une stratégie de traitement adaptée et personnalisée, augmente les chances de guérison.Par exemple, lorsqu’une masse cutanée ou sous-cutanée est palpée, le vétérinaire cherche à identifier la nature de la tumeur grâce à un premier prélèvement (ponction à l’aiguille fine ou biopsie) qui sera analysé en laboratoire.Puis, la plupart du temps, le vétérinaire effectue des analyses sanguines et urinaires. L’imagerie médicale intervient en complément.❖ Stratégie de traitementS’il ne sait pas soigner le cancer, le vétérinaire de famille peut faire appel à un collègue oncologue (spécialiste en cancérologie). En concertation avec le propriétaire, l’équipe vétérinaire applique un traitement (chirurgie et/ou chimiothérapie et/ou radiothérapie, etc.) que l’animal est en mesure de tolérer d’après son bilan de santé. En effet, le respect de la qualité de vie de l’animal est primordial : l’objectif consiste à lui faire mener une vie normale, avec le moins d’effets secondaires possible.Le traitement peut être curatif (guérison, rémission de longue durée = survie à 2 ans) ou palliatif. Ce dernier est le plus commun (= 70% des cas) : le cancer est pris en charge sans obtenir la guérison ni une rémission clinique définitive. ❖ Travaux de rechercheDe nombreuses maladies génétiques, telles que le cancer, sont recensées chez le chien et elles sont, pour la plupart, homologues des maladies humaines. Ainsi, des travaux de recherche divers sont en cours pour faire progresser la connaissance de ces maladies, le développement de nouvelles thérapies et le combat contre le cancer pour l’homme et pour l’animal.Vétérinaires, particuliers et éleveurs peuvent participer à ces programmes de recherche pour faire avancer la science. Exemples :✓ Site de l’équipe génétique du chien de l’institut de Génétique et Développement de Rennes : http://dog-genetics.genouest.org/✓ Le projet OCR : http://lecancerdemonchien.com/nos-projets/Question curieuse : Les nouveaux animaux de compagnie sont-ils touchés par le cancer ?Malheureusement oui... Beaucoup d’espèces peuvent être touchées par un cancer. Le lapin devient « le chat d’aujourd’hui » et les indications en matière de cancérologie se développent à la faveur de la volonté des propriétaires, de plus en plus informés et motivés pour soigner leur petit protégé.Le furet ainsi que d’autres petits animaux de compagnie peuvent également bénéficier d’un traitement anticancéreux.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Les éléphants font moins de cancers que d’autres espèces. Dans l’organisme, des mécanismes, pilotés par des gènes suppresseurs de tumeurs notamment, veillent en permanence et évitent les erreurs dans l’ADN. Chez l’éléphant, ces gènes sont surexprimés de manière innée !- Grâce à son flair, le chien - alias le meilleur ami de l’homme - est sollicité dans le monde entier pour détecter plusieurs types de cancers humains. Ces chiens sont entraînés à reconnaître « l’odeur du cancer » en reniflant différents prélèvements (haleine, sang, urine, selles, etc.)Pour en savoir plus1. Mon animal a un cancer – le guide de traitement par Dr David Sayag : https://www.onconseil.com/mon-animal-a-un-cancer2. Mon animal et son cancer – Le site de cancérologie vétérinaire destiné aux propriétaires de chiens et de chats atteints d’un cancer : http://cancer-chien-chat.vetagro-sup.fr/3. Oncowaf, site d’informations sur le cancer chez le chien : https://oncowaf.be/fr/Home4. Dans les yeux d’Hulk, Association française pour la cancérologie vétérinaire : https://danslesyeuxdhulk.org/5. À écouter : Podcast « La truffe dans la gamelle » Episode 13 : La nutrition contre le cancer.6. Dossier « Oncologie des NAC, Les cancers du lapin » publié dans le n°412 du Point vétérinaire, en décembre 2020.(1) Macromolécule biologique présente dans les cellules qui contient toute l'information génétique, appelée génome, permettant le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres vivants.RéférencesSites internet cités dans cette fiche conseils
11/10/2022 - Conseils du vétérinaire
Les kystes ovariens du cochon d’Inde, quelle prise en charge ?Par Lauriane Devaux, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoLes kystes ovariens sont fréquents chez le femelle cochon d'Inde. Mais étant majoritairement asymptomatiques, beaucoup de cas ne sont pas diagnostiqués. Ils touchent des femelles âgées de 3 mois à 5 ans sans lien avec le passé reproducteur de l’animal. En revanche, des études montrent que le nombre de cas augmente avec l’âge. Il s’agit de la maladie du système reproducteur femelle la plus répandue dans cette espèce.❖ Qu’est-ce qu’un kyste ovarien ?La grande majorité des kystes ovariens du cochon d’Inde sont physiologiques et sont localisés à l’intérieur de l'ovaire. Il existe aussi des kystes extra-ovariens ou des kystes tumoraux de l'ovaire, très peu représentés.Les principaux kystes retrouvés sont les kystes séreux, également appelés non sécrétants. Bien que la raison de leur développement ne soit, à ce jour, pas élucidée, les œstrogènes et la testostérone semblent augmenter leur fréquence. Pour autant, les éventuelles gestations, ou de la durée de la période d'ovulation n’ont, elles, aucun impact. Parmi de nombreuses hypothèses, celle de la présence de phyto-œstrogènes dans l’alimentation a été évoquée mais les recherches n’ont permis à ce jour de n’aboutir à aucune conclusion .Les kystes folliculaires, dits kystes sécrétants, sont moins représentés. Une défaillance hormonale conduisant à l'absence d'ovulation du follicule mature serait à l’origine de sa formation. Au lieu de dégénérer ce dernier continue à grossir et à sécréter des hormones sexuelles. Des problèmes similaires sont décrits chez la vache. Dans cette espèce, des facteurs génétiques, le stress ou des défauts d’apport énergétique sont des facteurs favorisant leur installation.Les kystes peuvent toucher un ovaire ou les deux, sachant qu’ils peuvent ne pas être tous de la même nature. Leur taille varie de quelques millimètres à un dizaine et des études ont montré une tendance à avoir des kystes de plus grande taille chez les individus plus âgés. Un lien entre la présence des kystes ovariens et la présence de certaines maladies utérines (certaines tumeurs utérines, endométriose, hyperplasie kystique de l’endomètre...) est largement suggéré dans certaines études mais la raison n’est pas encore claire.❖ Quels sont les symptômes observés lors de kystes ovariens ?Les symptômes associés à la présence de kystes sont variables en fonction de la taille, de la nature et de la distribution du ou des kystes. L’éventuelle sécrétion d’hormones sexuelles influence les signes observés. Les kystes séreux peuvent être à l’origine de symptômes généraux (abattement, baisse d'appétit ou anorexie, perte ou prise de poids), de symptômes digestifs (distension et douleurs abdominales, ralentissement de transit) ou respiratoires (augmentation de la fréquence respiratoire), à mettre en lien avec la gêne occasionnée par la présence des kystes dans l’abdomen. Quant aux kystes folliculaires ou sécrétants, les signes d’appel sont d’abord liés à un la sécrétion accrue d'œstrogènes, comme une perte de poils symétrique démarrant sur les flancs. Des symptômes concernant l’appareil reproducteur sont aussi rapportés : pertes vulvaires, baisse de la fertilité, épaississement de la peau au niveau des mamelles, hypertrophie du clitoris, comportement reproducteur exacerbé. Ces symptômes ne sont en général pas observés dans les cas de kystes séreux.Il est parfois possible de les sentir en palpant directement l’abdomen de l’animal. Il est également fréquent qu’il n’y ait aucun symptôme associé à la présence des kystes et que leur diagnostic soit établi par hasard.❖ Comment diagnostiquer les kystes ovariens ?Lors d’une suspicion, l’examen complémentaire de choix est l’échographie abdominale. Si la taille du ou des kystes est suffisantes, ils peuvent même être visibles sur une radiographie.❖ Quel traitement est possible ?Le traitement de choix est la stérilisation, lors de laquelle les ovaires et l’utérus seront intégralement retirés. La chirurgie peut être dans certains cas compliquée par la taille des kystes rendant difficile l’extériorisation des ovaires. Le risque anesthésique est également à prendre en compte.L’aspiration des kystes à travers la peau, à l’aveugle ou échoguidée, est également décrite mais cette méthode ne permet de réduire leur taille que provisoirement car ils peuvent se recollecter en quelques jours à quelques semaines. Cet acte peut être risqué car il y a un risque de rupture du kyste et il peut, en théorie, provoquer une péritonite dû à l’écoulement du liquide kystique dans l’abdomen.Des traitements hormonaux ont également été testés, avec une efficacité variable et dépendante du type d’hormones et de la nature des kystes. Ils sont une bonne alternative notamment lorsque la chirurgie ne peut être immédiatement envisagée.❖ Est-ce que c’est une maladie grave ?Le pronostic des kystes ovariens, en l’absence de tumeur, est bon avec le traitement chirurgical mais inconnu pour le traitement hormonal. Seule une stérilisation précoce permet de prévenir la maladie, cependant, le risque anesthésique et chirurgical de cette intervention n’est pas toujours en faveur de cette pratique. Une décision au cas par cas est donc conseillée.Question curieuse : Pourquoi stérilise-t-on les animaux ?La stérilisation d'un animal de compagnie peut être envisagée pour plusieurs raisons : pour la gestion de population (éviter d’avoir des petits quand il y a un mâle et une femelle ensemble), pour des raisons médicales (infection, tumeur, autres anomalies), pour lutter contre un problème comportemental lié au comportement sexuel (les pipis partout, agressivité...) ou tout simplement à titre préventif (prévention de maladies, notamment des tumeurs génitales).Pour les Kids : Le sais-tu ?- Lorsque l’on souhaite faire reproduire une femelle cobaye, il est conseillé de le faire avant ses 1 an car le bassin est encore suffisamment mobile pour laisser passer les petits sans soucis. Si la première portée est faite au-delà de cet âge, il y a un risque que les bébés restent coincés au moment de la naissance.- Les besoins en vitamine C d’une femelle cobaye en gestation ou en lactation augmentent. Il est indispensable de bien la complémenter pendant cette période.Références1. PILNY A. Ovarian Cystic Disease in Guinea Pigs. Vet Clin Exotic Anim. 2014;17:69-75.2. BEAN AD. Ovarian Cysts in the Guinea Pig (Cavia porcellus). Vet Clin Exotic Anim. 2013;16:757-776