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Mon animal souffre-t-il?

01/04/2025 (modifié le 01/04/2025) Conseils du vétérinaire
Mon animal souffre-t-il?

Mon animal souffre-t-il ?

Par Audrey Hervey, Docteur Vétérinaire, pour Chezmonveto


Pas facile de savoir si mon animal a mal. Il n’exprimera ni ne montrera sa douleur sous peine d’être perçu comme plus faible.

Dans la nature, les plus faibles sont souvent éliminés. Pourtant, en tant que propriétaire, nous nous devons d’être attentifs, car plus on réagit rapidement en conduisant son animal chez le vétérinaire, meilleures sont les chances de guérison.

Il convient de repérer certains signes de souffrance pour tenter d’identifier la source.

❖ Signes comportementaux

o La perte d’appétit : s’il mange moins qu’avant ou moins souvent, ou que ses préférences changent, qu’il a peut-être du mal à se déplacer jusqu'à sa gamelle ou à mastiquer

o La prostration : sa tête peut être baissée, il a l’air abattu, un regard plus triste, les oreilles baissées, parfois des tremblements

o Perte de mobilité : s’il a des difficultés à se lever ou se coucher, qu’il court moins vite, ne veut plus jouer, boite, a du mal à monter les escaliers ou sur le canapé, s’il avance moins vite que d’habitude

o Le léchage compulsif : un chien qui souffre peut se lécher compulsivement sans raison, sans plaie

o Respiration différente : s’il a mal il peut haleter fortement (comme s’il avait chaud)

o L’isolement : si mon animal a mal, comme il a tendance à cacher sa douleur, il peut se mettre en retrait, même parfois se cacher

o L’agressivité : les grognements et les morsures peuvent survenir quand l’animal est douloureux. Ce n’est pas sa faute.

❖ Signes physiques

Les signes pathologiques doivent vous alerter :

o Des vomissements

o Des selles anormales (diarrhées, constipation, présence de sang…)

o Des urines anormales (quantités augmentées ou diminuées, ou à des endroits inappropriés, présence de sang…)

o Une conjonctivite (œil rouge), pupilles dilatées

o Une boiterie ou une démarche anormale

❖ Comment aider un animal qui souffre ?

Il vous faudra donner à votre compagnon, encore plus d’attention et d’amour mais attention quand vous le portez s’il a des zones douloureuses et sensibles au risque d’aggraver ses douleurs.

Installez-le dans un panier confortable, épais. Certains paniers ergonomiques sont à mémoire de forme pour assurer le confort des animaux ayant des douleurs articulaires.

Ne le forcez pas à faire de grandes promenades, privilégiez des petites promenades hygiéniques plusieurs fois par jour.

S’il éprouve des difficultés à manger, n’hésitez pas à remplacer ses aliments (des aliments humides ou imbiber ses croquettes dans l’eau afin de les rendre plus molles).

Veillez surtout à ce qu’il s’abreuve correctement, il peut se passer de nourriture plus longtemps que d’eau.

Ne donnez pas d’analgésiques humains à un animal. La plupart des médicaments destinés aux humains sont toxiques pour nos animaux de compagnie et, s’ils sont mal dosés, peuvent gravement nuire à leur santé.

Si votre animal souffre vous l’aurez compris, prenez rendez-vous rapidement chez votre vétérinaire.

En cas d’urgence, même de nuit, votre vétérinaire laisse, sur son répondeur, les indications à suivre pour contacter un vétérinaire d’urgence.

❖ Pour aller plus loin : les thérapies complémentaires

Une fois que votre vétérinaire a identifié de manière certaine la cause de la douleur de votre compagnon, il existe des médicaments quasi dans chaque pathologie pour soutenir l’organe atteint (compléments alimentaires, phytothérapie/homéopathie, alimentation adaptée…) mais il existe également des soins spécifiques effectués par des vétérinaires spécialisés qui peuvent l’aider (physiothérapie, ostéopathie, acupuncture…).

Ces thérapies sont toujours en complément de la médication prescrite par votre vétérinaire. Parfois ce type de soin, en plus d’apporter un vrai confort à votre animal, permettra également de diminuer les médicaments prescrits. N’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire afin qu’il puisse vous orienter.


Pour les kids : Si ton animal a mal, laisse-le tranquille.

Tu aimes profondément ton petit compagnon, mais s’il souffre, tu dois le laisser le plus possible et laisser les adultes l’approcher.

Même si c’est l’animal le plus gentil du monde, son comportement peut changer brutalement en cas de douleurs et il pourrait grogner (il te prévient alors de ne pas t’approcher) et même tenter de te mordre si tu approches. Il n’est pas méchant, il a juste peur que tu lui fasses mal et veut t’éloigner de lui le temps qu’il aille mieux. Tu dois respecter ses besoins pour lui et pour toi car les morsures sont très douloureuses et personne ne veut que vous soyez 2 à avoir mal ou que vous ayez peur de lui ensuite.


Pour en savoir plus

Les animaux ressentent aussi la douleur https://www.nationalgeographic.fr/animaux/comme-les-hommes-les-animaux-ressentent-la-douleur

La physiothérapie vétérinaire https://www.anicura.fr/cliniques/chv-nordvet/nos-services/reeducation-fonctionnelle/

Liste des ostéopathes vétérinaires en France https://www.veterinaire.fr/annuaires/liste-des-veterinaires-titulaires-du-dedie-dosteopathie-veterinaire

Blog d’un vétérinaire homéopathe https://arnaudveto.blogspot.com/


Le cancer chez l'animal
Le cancer chez l'animal

05/11/2022 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

Le cancer chez l'animalPar Amandine Clément, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoUn cancer est une maladie génétique multifactorielle liée à une série d’anomalies au sein de l’ADN(1).D’après le Global Cancer Observatory (GCO), en 2040, le fardeau mondial du cancer chez l’humain s’alourdira de 47 % par rapport à 2020, et le même sort plane au-dessus de la tête de nos chers animaux. Mais gardons espoir : la cancérologie vétérinaire est une spécialité en plein essor en France. La discipline évolue rapidement vers des thérapies spécifiques ciblées et une médecine personnalisée respectueuse de l’animal et de son propriétaire.❖ Détecter les premiers signesL’astuce essentielle consiste à bien observer son animal :- être attentif à son comportement,- le caresser / le palper en douceur régulièrement,- planifier une consultation annuelle de bonne santé chez son vétérinaire.Certains signes, assez frustes et non spécifiques, peuvent être évocateurs, d’autant plus chez un animal âgé : abattements, saignements, douleurs, toux, fièvre, augmentation de la prise de boisson, etc.Toute masse cutanée ou sous-cutanée doit être considérée comme potentiellement cancéreuse, surtout chez un animal âgé de 8 ans et plus.Attention : l’attitude qui consiste à surveiller et évaluer l’évolution d’une masse est à bannir ! Une consultation rapide doit avoir lieu afin d’orienter le diagnostic.Chez le chat, toute maladie passe facilement inaperçue. Une simple perte de poids, voire une baisse de forme et/ou d’appétit doit vous inciter à consulter.À noter que des prédispositions génétiques à certains cancers existent chez certaines races. ❖ Premiers examensEn cas de tumeur, la mise en place rapide d’une stratégie de traitement adaptée et personnalisée, augmente les chances de guérison.Par exemple, lorsqu’une masse cutanée ou sous-cutanée est palpée, le vétérinaire cherche à identifier la nature de la tumeur grâce à un premier prélèvement (ponction à l’aiguille fine ou biopsie) qui sera analysé en laboratoire.Puis, la plupart du temps, le vétérinaire effectue des analyses sanguines et urinaires. L’imagerie médicale intervient en complément.❖ Stratégie de traitementS’il ne sait pas soigner le cancer, le vétérinaire de famille peut faire appel à un collègue oncologue (spécialiste en cancérologie). En concertation avec le propriétaire, l’équipe vétérinaire applique un traitement (chirurgie et/ou chimiothérapie et/ou radiothérapie, etc.) que l’animal est en mesure de tolérer d’après son bilan de santé. En effet, le respect de la qualité de vie de l’animal est primordial : l’objectif consiste à lui faire mener une vie normale, avec le moins d’effets secondaires possible.Le traitement peut être curatif (guérison, rémission de longue durée = survie à 2 ans) ou palliatif. Ce dernier est le plus commun (= 70% des cas) : le cancer est pris en charge sans obtenir la guérison ni une rémission clinique définitive. ❖ Travaux de rechercheDe nombreuses maladies génétiques, telles que le cancer, sont recensées chez le chien et elles sont, pour la plupart, homologues des maladies humaines. Ainsi, des travaux de recherche divers sont en cours pour faire progresser la connaissance de ces maladies, le développement de nouvelles thérapies et le combat contre le cancer pour l’homme et pour l’animal.Vétérinaires, particuliers et éleveurs peuvent participer à ces programmes de recherche pour faire avancer la science. Exemples :✓ Site de l’équipe génétique du chien de l’institut de Génétique et Développement de Rennes : http://dog-genetics.genouest.org/✓ Le projet OCR : http://lecancerdemonchien.com/nos-projets/Question curieuse : Les nouveaux animaux de compagnie sont-ils touchés par le cancer ?Malheureusement oui... Beaucoup d’espèces peuvent être touchées par un cancer. Le lapin devient « le chat d’aujourd’hui » et les indications en matière de cancérologie se développent à la faveur de la volonté des propriétaires, de plus en plus informés et motivés pour soigner leur petit protégé.Le furet ainsi que d’autres petits animaux de compagnie peuvent également bénéficier d’un traitement anticancéreux.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Les éléphants font moins de cancers que d’autres espèces. Dans l’organisme, des mécanismes, pilotés par des gènes suppresseurs de tumeurs notamment, veillent en permanence et évitent les erreurs dans l’ADN. Chez l’éléphant, ces gènes sont surexprimés de manière innée !- Grâce à son flair, le chien - alias le meilleur ami de l’homme - est sollicité dans le monde entier pour détecter plusieurs types de cancers humains. Ces chiens sont entraînés à reconnaître « l’odeur du cancer » en reniflant différents prélèvements (haleine, sang, urine, selles, etc.)Pour en savoir plus1. Mon animal a un cancer – le guide de traitement par Dr David Sayag : https://www.onconseil.com/mon-animal-a-un-cancer2. Mon animal et son cancer – Le site de cancérologie vétérinaire destiné aux propriétaires de chiens et de chats atteints d’un cancer : http://cancer-chien-chat.vetagro-sup.fr/3. Oncowaf, site d’informations sur le cancer chez le chien : https://oncowaf.be/fr/Home4. Dans les yeux d’Hulk, Association française pour la cancérologie vétérinaire : https://danslesyeuxdhulk.org/5. À écouter : Podcast « La truffe dans la gamelle » Episode 13 : La nutrition contre le cancer.6. Dossier « Oncologie des NAC, Les cancers du lapin » publié dans le n°412 du Point vétérinaire, en décembre 2020.(1) Macromolécule biologique présente dans les cellules qui contient toute l'information génétique, appelée génome, permettant le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres vivants.RéférencesSites internet cités dans cette fiche conseils

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Les kystes ovariens du cochon d’Inde
Les kystes ovariens du cochon d’Inde

11/10/2022 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

Les kystes ovariens du cochon d’Inde, quelle prise en charge ?Par Lauriane Devaux, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoLes kystes ovariens sont fréquents chez le femelle cochon d'Inde. Mais étant majoritairement asymptomatiques, beaucoup de cas ne sont pas diagnostiqués. Ils touchent des femelles âgées de 3 mois à 5 ans sans lien avec le passé reproducteur de l’animal. En revanche, des études montrent que le nombre de cas augmente avec l’âge. Il s’agit de la maladie du système reproducteur femelle la plus répandue dans cette espèce.❖ Qu’est-ce qu’un kyste ovarien ?La grande majorité des kystes ovariens du cochon d’Inde sont physiologiques et sont localisés à l’intérieur de l'ovaire. Il existe aussi des kystes extra-ovariens ou des kystes tumoraux de l'ovaire, très peu représentés.Les principaux kystes retrouvés sont les kystes séreux, également appelés non sécrétants. Bien que la raison de leur développement ne soit, à ce jour, pas élucidée, les œstrogènes et la testostérone semblent augmenter leur fréquence. Pour autant, les éventuelles  gestations, ou de la durée de la période d'ovulation n’ont, elles, aucun impact. Parmi de nombreuses hypothèses, celle de la présence de phyto-œstrogènes dans l’alimentation a été évoquée mais les recherches n’ont permis à ce jour de n’aboutir à aucune conclusion .Les kystes folliculaires, dits kystes sécrétants, sont moins représentés. Une défaillance hormonale conduisant à l'absence d'ovulation du follicule mature serait à l’origine de sa formation. Au lieu de dégénérer ce dernier continue à grossir et à sécréter des hormones sexuelles. Des problèmes similaires sont décrits chez la vache. Dans cette espèce, des facteurs génétiques, le stress ou des défauts d’apport énergétique sont des facteurs favorisant leur installation.Les kystes peuvent toucher un ovaire ou les deux, sachant qu’ils peuvent ne pas être tous de la même nature. Leur taille varie de quelques millimètres à un dizaine et des études ont montré une tendance à avoir des kystes de plus grande taille chez les individus plus âgés. Un lien entre la présence des kystes ovariens et la présence de certaines maladies utérines (certaines tumeurs utérines, endométriose, hyperplasie kystique de l’endomètre...) est largement suggéré dans certaines études mais la raison n’est pas encore claire.❖ Quels sont les symptômes observés lors de kystes ovariens ?Les symptômes associés à la présence de kystes sont variables en fonction de la taille, de la nature et de la distribution du ou des kystes. L’éventuelle sécrétion d’hormones sexuelles influence les signes observés. Les kystes séreux peuvent être à l’origine de symptômes généraux (abattement, baisse d'appétit ou anorexie, perte ou prise de poids), de symptômes digestifs (distension et douleurs abdominales, ralentissement de transit) ou respiratoires (augmentation de la fréquence respiratoire), à mettre en lien avec la gêne occasionnée par la présence des kystes dans l’abdomen. Quant aux kystes folliculaires ou sécrétants, les signes d’appel sont d’abord liés à un la sécrétion accrue d'œstrogènes, comme une perte de poils symétrique démarrant sur les flancs. Des symptômes concernant l’appareil reproducteur sont aussi rapportés : pertes vulvaires, baisse de la fertilité, épaississement de la peau au niveau des mamelles, hypertrophie du clitoris, comportement reproducteur exacerbé. Ces symptômes ne sont en général pas observés dans les cas de kystes séreux.Il est parfois possible de les sentir en palpant directement l’abdomen de l’animal. Il est également fréquent qu’il n’y ait aucun symptôme associé à la présence des kystes et que leur diagnostic soit établi par hasard.❖ Comment diagnostiquer les kystes ovariens ?Lors d’une suspicion, l’examen complémentaire de choix est l’échographie abdominale. Si la taille du ou des kystes est suffisantes, ils peuvent même être visibles sur une radiographie.❖ Quel traitement est possible ?Le traitement de choix est la stérilisation, lors de laquelle les ovaires et l’utérus seront intégralement retirés. La chirurgie peut être dans certains cas compliquée par la taille des kystes rendant difficile l’extériorisation des ovaires. Le risque anesthésique est également à prendre en compte.L’aspiration des kystes à travers la peau, à l’aveugle ou échoguidée, est également décrite mais cette méthode ne permet de réduire leur taille que provisoirement car ils peuvent se recollecter en quelques jours à quelques semaines. Cet acte peut être risqué car il y a un risque de rupture du kyste et il peut, en théorie, provoquer une péritonite dû à l’écoulement du liquide kystique dans l’abdomen.Des traitements hormonaux ont également été testés, avec une efficacité variable et dépendante du type d’hormones et de la nature des kystes. Ils sont une bonne alternative notamment lorsque la chirurgie ne peut être immédiatement envisagée.❖ Est-ce que c’est une maladie grave ?Le pronostic des kystes ovariens, en l’absence de tumeur, est bon avec le traitement chirurgical mais inconnu pour le traitement hormonal. Seule une stérilisation précoce permet de prévenir la maladie, cependant, le risque anesthésique et chirurgical de cette intervention n’est pas toujours en faveur de cette pratique. Une décision au cas par cas est donc conseillée.Question curieuse : Pourquoi stérilise-t-on les animaux ?La stérilisation d'un animal de compagnie peut être envisagée pour plusieurs raisons : pour la gestion de population (éviter d’avoir des petits quand il y a un mâle et une femelle ensemble), pour des raisons médicales (infection, tumeur, autres anomalies), pour lutter contre un problème comportemental lié au comportement sexuel (les pipis partout, agressivité...) ou tout simplement à titre préventif (prévention de maladies, notamment des tumeurs génitales).Pour les Kids : Le sais-tu ?- Lorsque l’on souhaite faire reproduire une femelle cobaye, il est conseillé de le faire avant ses 1 an car le bassin est encore suffisamment mobile pour laisser passer les petits sans soucis. Si la première portée est faite au-delà de cet âge, il y a un risque que les bébés restent coincés au moment de la naissance.- Les besoins en vitamine C d’une femelle cobaye en gestation ou en lactation augmentent. Il est indispensable de bien la complémenter pendant cette période.Références1. PILNY A. Ovarian Cystic Disease in Guinea Pigs. Vet Clin Exotic Anim. 2014;17:69-75.2. BEAN AD. Ovarian Cysts in the Guinea Pig (Cavia porcellus). Vet Clin Exotic Anim. 2013;16:757-776

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La vaccination des chiens et chats
La vaccination des chiens et chats

09/09/2022 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

La vaccination des chiens et des chats :prévenir les maladies plutôt que de les soignerPar Amandine Clément, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoLa vaccination est un acte prophylactique médical. La prophylaxie (1) désigne « l’ensemble des moyens médicaux mis en œuvre pour empêcher l'apparition, l'aggravation ou l'extension des maladies ». A l’instar de l’homme, chez l’animal, la vaccination consiste à provoquer délibérément une réaction immunitaire destinée à le protéger, à l’avenir, contre un agent pathogène viral, bactérien voire parasitaire. À l’échelle d’une population, la vaccination est un des outils qui permet donc de réduire l’incidence d’une maladie dans l’objectif de parvenir à son éradication.Le vaccin, médicament immunologique à usage vétérinaire, est une véritable solution pour améliorer la santé et le bien-être des animaux et réduire le recours aux antibiotiques. Il joue un rôle essentiel dans la protection des santés animale et humaine (concept « One Health »: Une Santé).❖ Vaccins disponibles chez le chien et le chatFaire vacciner son chat ou son chien n’est pas obligatoire tant qu’il reste sur le territoire français.En revanche, la vaccination contre la rage est obligatoire : si vous avez un chien de 1ère ou 2ème catégorie, si vous partez à l’étranger (en plus des « impératifs santé » du pays visité), ou pour vous rendre dans certains centres de vacances ou campings qui l’exigent.VACCINS RECOMMANDES CHEZ LE CHIEN :- Vaccins antibactériens : Leptospirose, Bordetellose- Vaccins antiviraux : Rage, Maladie de Carré, Hépatite de Rubarth, Parvovirose, Toux de chenil- Vaccins antiparasitaires : Babésiose (piroplasmose), LeishmanioseVACCINS CONSEILLES CHEZ LE CHAT :- Vaccins antibactériens : Chlamydiose- Vaccins antiviraux : Rage, Coryza (herpesvirus, calicivirus), Panleucopénie infectieuse (typhus), Leucose féline (FeLV)Données issues du tableau proposé par Dr Éric Vandaële à partir des bases de données des agences du médicament européenne (EMA) et française (Anses-ANMV).❖ Hésitation vaccinaleCes dernières années, les recommandations en termes de vaccination canine et féline ont évolué. Elles tendent vers une vaccination raisonnée, individualisée. En effet, selon le mode de vie et l’état de santé de l’animal, la situation épidémiologique et la discussion engagée avec son propriétaire, le vétérinaire peut moduler le calendrier vaccinal (valences essentielles ou optionnelles, certains rappels espacés).Néanmoins, cette liberté ne doit pas faire oublier l’importance de cet acte simple et salvateur. Le protocole de primovaccination a d’ailleurs été renforcé et les chiots et les chatons sont les bienvenus à la clinique dès l’âge de deux mois.La défiance vaccinale est problématique car la plupart des maladies, aussi silencieuses soient-elles, n’ont pas disparu ! En effet, la baisse de la couverture vaccinale a des conséquences tangibles dans la résurgence de certaines maladies très contagieuses (moins d’un quart des chats français est vacciné contre le typhus et le coryza, valences essentielles pour cette espèce ; épidémies de parvovirose canine au Royaume-Uni et en Belgique en 2018).Enfin, la visite de vaccination permet d’aborder de nombreux points avec le vétérinaire concernant la santé de l’animal et les soins à lui prodiguer (hygiène bucco-dentaire, hygiène corporelle, traitements antiparasitaires externes, vermifugations, etc.). ❖ PharmacovigilanceAu sein de l’Anses, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) est l’autorité compétente en matière d’évaluation et de gestion du risque pour le médicament vétérinaire en France. Elle mène, entre autres, les actions liées à la pharmacovigilance vétérinaire. Cette dernière consiste en la surveillance des effets indésirables des médicaments vétérinaires, notamment ceux qui n’auraient pas été identifiés au cours du développement, chez les animaux et les êtres humains, et l’évaluation scientifique des informations recueillies. Il est essentiel de rappeler, sur la base de données scientifiques récentes, que les effets indésirables graves des vaccins sont extrêmement rares !Question curieuse : A quoi sert l’adjuvant dans un vaccin, quand il y en a un ?La nature des adjuvants et leurs propriétés immunologiques sont très variées. Selon la formulation du vaccin, l’ajout d’adjuvant(s) est parfois nécessaire pour améliorer la qualité de la réponse immunitaire induite chez l’animal receveur. Ainsi, leur utilisation permet de diminuer le nombre d’injections nécessaires pour les primovaccinations, d’améliorer la durée de la réponse mémoire et, dans certains cas, d’orienter la réponse immunitaire (humorale = anticorps, ou cellulaire).Pour les Kids : Le sais-tu ?- Un vaccin ne se pratique pas toujours à l’aide d’une piqûre sous la peau (= par voie sous-cutanée). Par exemple, un vaccin contre la Toux de chenil s’effectue dans les narines (par voie intranasale) chez le chien.- Connais-tu l’histoire du premier être humain vacciné ? Il s’appelait Joseph Meister et son histoire est racontée sur le site de l’Institut Pasteur : https://www.pasteur.fr/fr/institut-pasteur/notre-histoire/troisieme-epoque-1877-1887Pour en savoir plus- Le Syndicat de l'industrie du médicament et réactif vétérinaires (SIMV) a créé un observatoire national de la vaccination des animaux. Il vise à informer le public sur le taux de vaccination des animaux et son évolution : https://lemedicamentveterinaire.simv.org/vaccins- Directives de vaccination auprès des propriétaires de chiens et de chats publiées par la World Small Animal Veterinary Association (WSAVA), en anglais : https://wsava.org/global-guidelines/vaccination-guidelines/(1) Définition proposée par le dictionnaire Larousse (https://www.larousse.fr)Références1. Boullier S. Le Point Vétérinaire n° 404 du 01/04/2020. Dossier « Les vaccins disponibles chez le chat »2. Sites internet cités dans cette fiche conseils

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Prendre soin de  votre furet
Prendre soin de votre furet

22/08/2022 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

Comment prendre bien soin de votre...furet !Par Lauriane Devaux, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoEspiègle et joueur le furet est un animal adorable qui plait beaucoup. Souffrant d’une injustement d’une réputation d’animal mordeur et ayant une mauvaise odeur, il laisse malgré tout un souvenir impérissable à tous les propriétaires qui en ont accueilli un chez eux. Le furet est un animal qui est physiologiquement peu adapté à la vie domestique ce qui peut favoriser le développement de certaines maladies. Des bilans de santé régulier chez votre vétérinaire NAC (1) sont conseillés pour les prévenir ou diagnostiquer précocement d’autres  maladies potentiellement graves.❖ Comportement et environnementLe furet est un animal grégaire mais qui peut aussi s’accommoder de vivre seul si ses propriétaires interagissent suffisamment avec lui. C’est un animal en général crépusculaire mais qui s’est adapté à un mode de vie diurne. Il peut dormir jusqu’à 20h par jour ! Il est très joueur et s’entend très bien avec les autres carnivores domestiques de la maison (chien et chat). En revanche, la proximité avec les « animaux proies » est à éviter. Il est très curieux et n’a en général peur de rien et il se met facilement en danger. Son espace de vie doit donc être sécurisé pour éviter les accidents.Le furet est un animal très actif qui aura besoin d’un espace suffisamment grand pour évoluer. En l’absence des propriétaires, la vie en cage, dans un enclos ou une pièce dédiée et sécurisée est conseillée. La cage doit faire au moins 1 m de long et dans l’idéal 1 m de haut pour lui permettre les explorations en hauteur. Le lieu de vie du furet doit comporter une ou plusieurs zones de couchage confortables où il pourra se cacher. La zone d’alimentation doit comporter des gamelles lourdes qu’il ne pourra pas retourner. Enfin, il aura besoin d’une litière pour faire ses besoins. Les jouets seront très appréciés (tunnels, chaussettes, jouets à plumes, balles). Il peut aussi vivre à l’extérieur en cage ou enclos sécurisé et peut être habitué à se balader en harnais.❖ Particularités physiologiquesLe furet a une espérance de vie de 6 à 8 ans. Les femelles pèsent en moyenne 1 kg et les mâles peuvent peser jusqu’à 2 kg. On observe une variation saisonnière du poids chez le furet, qui est plus lourd en hiver qu’en été.C’est un carnivore strict qui supporte très mal les aliments d’origine végétales. Plusieurs types de rations alimentaires existent et présentent chacune des avantages et des inconvénients.- Les croquettes : elles se conservent et se stockent facilement. Cependant, elles comportent des glucides et contiennent parfois des protéines végétales. Ces éléments qui ne font pas partie de la ration « naturelle » du furet peuvent favoriser le développement de certaines maladies.- La ration carnée : une ration faite uniquement de viande (muscles) est déconseillée car très carencée (minéraux, acides aminés, vitamines). En plus du muscle, il doit y avoir des abats et des morceaux de carcasse pour couvrir tous les besoins. Certains types de BARF (2) peuvent être proposés. Le respect de la chaine du froid est indispensable pour éviter les intoxications.- Les proies (poussins congelés) : cette alimentation est en général bien équilibrée. Le respect de la chaine du froid est indispensable.- La ration ménagère : ration faite à la maison avec une alimentation crue. Elle est élaborée par un vétérinaire NAC pour respecter tous les besoins de l’animal. Le respect de la chaine du froid est indispensable.- Les friandises : œufs (poule, caille) et abats, à préférer aux friandises industrielles.Les habitudes et préférences alimentaires du furet se dessinent au sevrage. Ainsi, à l’âge adulte il pourra être difficile de changer la ration d’un furet.❖ Médecine préventiveLe furet est vacciné contre la maladie de Carré. C’est une maladie virale très contagieuse, incurable et mortelle. L’animal malade présente un syndrome fébrile et des symptômes dermatologique. Il existe une forme respiratoire et une forme provoquant plutôt des signes digestifs. Grâce à la vaccination, cette maladie est devenue anecdotique. Le rappel est annuel.❖ ReproductionLa furette est pubère vers 8-9 mois et le mâle vers 7-8 mois. La gestation dure en moyenne 42 jours et la portée fait en moyenne 6 à 8 petits. Ils sont sevrés vers 6-8 semaines. Les chaleurs de la furette ne sont interrompues que par le coït avec un mâle. Si elle n’est pas mise à la reproduction, les chaleurs sont continues et cela conduit rapidement à une anémie potentiellement mortelle. La stérilisation préventive est donc obligatoire chez la femelle s’il n’y a pas de reproduction.La stérilisation chirurgicale des furets est déconseillée car elle favorise le développement de la maladie surrénalienne. On lui préfère la stérilisation chimique avec un implant. Elle est transitoire et dure entre 1 et 4 ans.Question curieuse : Comment reconnait-on les chaleurs et le rut chez le furet ?Chez la furette, les chaleurs se traduisent par une odeur un peu plus forte et un gonflement de la vulve. Le mâle prend une odeur très musquée et sa peau se couvre d’un sébum jaunâtre. Il est aussi plus agressif. Lorsque le mâle et la femelle sont mis en contact en cette période, le coït prend en moyenne 48h et le mâle est assez violent avec la femelle.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Le furet est un animal carnivore et non un rongeur. C’est un mustélidé, cousin du putois dont la domestication date probablement de l’Antiquité.- Le furet est un carnivore domestique : à l’instar des chiens et des chats, leur identification avec une puce électronique est obligatoire. Ils sont inscrits dans un registre informatique disponible sur internet, l’I-CAD, sur lequel on retrouve les coordonnées des propriétaires. Si tu trouves un furet sur la voie publique, tu peux l’amener à un vétérinaire pour lire sa puce et retrouver ses propriétaires grâce à ce fichier.- Lorsque le furet a peur, il décharge un liquide très malodorant contenu dans ses glandes anales situées de part et d’autre de l’anus. Il a pour but de faire fuir les prédateurs ou le danger(1) L’acronyme NAC regroupe des petits mammifères, des reptiles, des poissons, des oiseaux, etc.(2) BARF : Biologically Appropriate Raw Food, traduit par Alimentation Crue Biologiquement AppropriéeRéférencesQUESENBERRY KE, CARPENTER JW. Ferrets, Rabbits and Rodents Clinical Medicine and Surgery. 4th ed. Saunders WB. 2020 : 656p

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L'identification des carnivores domestiques
L'identification des carnivores domestiques

04/07/2022 - Actualités générales

Actualités générales

L’identification des carnivores domestiques :un acte de protectionPar Amandine Clément, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoObligatoire en France, l’identification concerne les chiens, les chats et les furets. En effet, selon la loi, tous les chiens de plus de 4 mois (nés après janvier 1999) ainsi que tous les chats de plus de 7 mois (nés après janvier 2012) doivent être identifiés. A partir de l’âge minimal, elle peut être réalisée à tout moment.Le fait de détenir un animal non identifié expose le détenteur à une amende de 4ème classe, dont le montant peut s’élever jusqu’à 750 €. ❖ Carte d’identitéL’identification offre une identité officielle à un animal et c’est la seule preuve du lien qui l’unit à son détenteur. A noter que cette démarche doit être réalisée avant l’acquisition de l’animal par la personne qui le cède (éleveur, particulier, association). Ainsi,  l’identification d’un animal assure la fiabilité et la mise à jour de l’ensemble des démarches administratives qui le concernent, et puis, un animal identifié est avant tout plus rapidement retrouvé en cas de perte ! En France, la base de données dédiée aux animaux carnivores domestiques est le Fichier National d’Identification, géré par la société I-CAD.❖ TechniquesDeux techniques coexistent encore aujourd’hui : le tatouage et la puce électronique. Le tatouage est effectué par un vétérinaire ou un tatoueur agréé. Il est réalisé généralement dans l’oreille ou à l’intérieur de la cuisse et nécessite une anesthésie générale. Il a l’avantage d’être visible directement sur l’animal. En revanche, avec les années, il devient de moins en moins lisible.La puce électronique (ou transpondeur) est un petit bout de métal, de la taille d’un grain de riz, qui renferme un code composé de 15 chiffres. Elle utilise le principe de la radio-identification : le code s’affiche sur un lecteur spécifique lorsque celui-ci est passé à proximité de la zone d’implantation sur l’animal. Cet appareil est détenu par les différents professionnels susceptibles de s’en servir (vétérinaires, fourrières, refuges, associations etc.). La puce est non émettrice, étanche et biocompatible ce qui signifie qu’elle ne contient aucun système magnétique ou électrique qui pourrait nuire à la santé de votre animal. Infalsifiable, elle est implantée à vie par voie sous-cutanée chez un vétérinaire. Acte rapide et sans douleur pour l’animal, il ne nécessite pas d’anesthésie. Aucune réaction locale n’est à craindre (ni immédiate, ni retardée).❖ Voyager à l’étrangerLorsqu’une personne voyage avec son animal de compagnie à l’étranger, c’est l’identification par puce électronique qui s’impose. Le document officiel est indispensable pour l’édition d’un passeport.Attention : un animal qui voyage, c’est un risque de rage, une maladie toujours mortelle une fois les symptômes apparus. Aussi, avant de voyager, il est nécessaire de respecter la réglementation : l'animal identifié par puce doit avoir ses vaccins à jour. Pour cela, il faut prendre rendez-vous chez son vétérinaire 4 mois avant le départ. De surcroît, les conditions liées au voyage d’un animal varient d’un pays à l’autre ; le vétérinaire doit donc être consulté suffisamment en amont du départ. Des informations actualisées sont disponibles sur le site internet AniVetVoyage. Question curieuse : Perdu(s) // trouvé(s) : Comment s’y prendre ?Près de 75% des animaux déclarés perdus sont des chats. Or, moins de 1 chat sur 2 est identifié (source : https://identifier-mon-animal.fr/). D’autre part, savez-vous que la puce électronique n’est pas géolocalisable ? Seul un collier GPS peut vous permettre de connaître la position de votre animal en temps réel. A noter que plusieurs événements de vie peuvent vous amener à modifier les informations liées à votre animal (statut sexuel, coordonnées, décès, etc.) et il est important d’y prêter attention (https://www.i-cad.fr/articles/abandon-contraint-deces-divorce-demenagement-mordeur-quelles-demarches).Une application officielle, baptisée Filalapat, est dédiée aux animaux perdus, vus et trouvés. Elle permet de retrouver plus facilement son animal grâce aux professionnels (vétérinaires, fourrières, refuges, associations etc.) et aux membres de la communauté, les Filalapot’s, présents sur tout le territoire français.Pour les Kids : Le sais-tu ?- La puce électronique ne permet pas de savoir où est ton chat. En revanche, l’usage d’une chatière électronique, qui ne laisse entrer que le(s) chat(s) de la maison identifié(s) par puce, évite de retrouver le chat du voisin sur ton canapé au retour des vacances !- Il est possible de compléter l’identification de ton animal (par puce électronique ou par tatouage) à l’aide d’un beau collier personnalisé avec une médaille rigolote qui indique un numéro de téléphone, voire l’adresse de la famille.Pour en savoir plus :- Site complet de la société I-CAD : https://www.i-cad.fr/- Site pédagogique qui réunit l’ensemble des informations à connaître sur l’identification d’un animal et ses enjeux : https://identifier-mon-animal.fr/- Site du ministère de l’agriculture et de l’alimentation à propos de la rage : https://agriculture.gouv.fr/gare-la-rage- Animal perdu / trouvé : consulter les démarches sur le site de l’I-CAD (https://www.i-cad.fr/articles/animal_trouve) et sur le site de l’ordre des vétérinaires(https://www.veterinaire.fr/fiches-pratiques/fiches-pratiques-grand-public/je-trouve-un-animal-errant-que-faire.html)- Application Filalapat : https://www.filalapat.fr/ (à télécharger sur votre smartphone)Références :Sites internet cités dans cette fiche conseil

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