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Mon animal souffre-t-il?

01/04/2025 (modifié le 01/04/2025) Conseils du vétérinaire
Mon animal souffre-t-il?

Mon animal souffre-t-il ?

Par Audrey Hervey, Docteur Vétérinaire, pour Chezmonveto


Pas facile de savoir si mon animal a mal. Il n’exprimera ni ne montrera sa douleur sous peine d’être perçu comme plus faible.

Dans la nature, les plus faibles sont souvent éliminés. Pourtant, en tant que propriétaire, nous nous devons d’être attentifs, car plus on réagit rapidement en conduisant son animal chez le vétérinaire, meilleures sont les chances de guérison.

Il convient de repérer certains signes de souffrance pour tenter d’identifier la source.

❖ Signes comportementaux

o La perte d’appétit : s’il mange moins qu’avant ou moins souvent, ou que ses préférences changent, qu’il a peut-être du mal à se déplacer jusqu'à sa gamelle ou à mastiquer

o La prostration : sa tête peut être baissée, il a l’air abattu, un regard plus triste, les oreilles baissées, parfois des tremblements

o Perte de mobilité : s’il a des difficultés à se lever ou se coucher, qu’il court moins vite, ne veut plus jouer, boite, a du mal à monter les escaliers ou sur le canapé, s’il avance moins vite que d’habitude

o Le léchage compulsif : un chien qui souffre peut se lécher compulsivement sans raison, sans plaie

o Respiration différente : s’il a mal il peut haleter fortement (comme s’il avait chaud)

o L’isolement : si mon animal a mal, comme il a tendance à cacher sa douleur, il peut se mettre en retrait, même parfois se cacher

o L’agressivité : les grognements et les morsures peuvent survenir quand l’animal est douloureux. Ce n’est pas sa faute.

❖ Signes physiques

Les signes pathologiques doivent vous alerter :

o Des vomissements

o Des selles anormales (diarrhées, constipation, présence de sang…)

o Des urines anormales (quantités augmentées ou diminuées, ou à des endroits inappropriés, présence de sang…)

o Une conjonctivite (œil rouge), pupilles dilatées

o Une boiterie ou une démarche anormale

❖ Comment aider un animal qui souffre ?

Il vous faudra donner à votre compagnon, encore plus d’attention et d’amour mais attention quand vous le portez s’il a des zones douloureuses et sensibles au risque d’aggraver ses douleurs.

Installez-le dans un panier confortable, épais. Certains paniers ergonomiques sont à mémoire de forme pour assurer le confort des animaux ayant des douleurs articulaires.

Ne le forcez pas à faire de grandes promenades, privilégiez des petites promenades hygiéniques plusieurs fois par jour.

S’il éprouve des difficultés à manger, n’hésitez pas à remplacer ses aliments (des aliments humides ou imbiber ses croquettes dans l’eau afin de les rendre plus molles).

Veillez surtout à ce qu’il s’abreuve correctement, il peut se passer de nourriture plus longtemps que d’eau.

Ne donnez pas d’analgésiques humains à un animal. La plupart des médicaments destinés aux humains sont toxiques pour nos animaux de compagnie et, s’ils sont mal dosés, peuvent gravement nuire à leur santé.

Si votre animal souffre vous l’aurez compris, prenez rendez-vous rapidement chez votre vétérinaire.

En cas d’urgence, même de nuit, votre vétérinaire laisse, sur son répondeur, les indications à suivre pour contacter un vétérinaire d’urgence.

❖ Pour aller plus loin : les thérapies complémentaires

Une fois que votre vétérinaire a identifié de manière certaine la cause de la douleur de votre compagnon, il existe des médicaments quasi dans chaque pathologie pour soutenir l’organe atteint (compléments alimentaires, phytothérapie/homéopathie, alimentation adaptée…) mais il existe également des soins spécifiques effectués par des vétérinaires spécialisés qui peuvent l’aider (physiothérapie, ostéopathie, acupuncture…).

Ces thérapies sont toujours en complément de la médication prescrite par votre vétérinaire. Parfois ce type de soin, en plus d’apporter un vrai confort à votre animal, permettra également de diminuer les médicaments prescrits. N’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire afin qu’il puisse vous orienter.


Pour les kids : Si ton animal a mal, laisse-le tranquille.

Tu aimes profondément ton petit compagnon, mais s’il souffre, tu dois le laisser le plus possible et laisser les adultes l’approcher.

Même si c’est l’animal le plus gentil du monde, son comportement peut changer brutalement en cas de douleurs et il pourrait grogner (il te prévient alors de ne pas t’approcher) et même tenter de te mordre si tu approches. Il n’est pas méchant, il a juste peur que tu lui fasses mal et veut t’éloigner de lui le temps qu’il aille mieux. Tu dois respecter ses besoins pour lui et pour toi car les morsures sont très douloureuses et personne ne veut que vous soyez 2 à avoir mal ou que vous ayez peur de lui ensuite.


Pour en savoir plus

Les animaux ressentent aussi la douleur https://www.nationalgeographic.fr/animaux/comme-les-hommes-les-animaux-ressentent-la-douleur

La physiothérapie vétérinaire https://www.anicura.fr/cliniques/chv-nordvet/nos-services/reeducation-fonctionnelle/

Liste des ostéopathes vétérinaires en France https://www.veterinaire.fr/annuaires/liste-des-veterinaires-titulaires-du-dedie-dosteopathie-veterinaire

Blog d’un vétérinaire homéopathe https://arnaudveto.blogspot.com/


Prendre soin de votre cochon d'Inde
Prendre soin de votre cochon d'Inde

14/06/2022 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

Comment prendre bien soin de votre...cochon d’Inde ! Par Lauriane Devaux, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoTimide mais attachant, le cochon d’Inde ou cobaye fait partie des Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC(1)) les plus répandus dans les familles françaises. Il saura communiquer avec vous avec une certaine gamme de vocalises et de roucoulement qui ne laissent pas indifférents ! Ils sont malheureusement plus fragiles que les lapins lorsqu’ils tombent malades, d’où la nécessité de bien connaitre ses besoins et d’adapter les conditions de vie de cet animal sensible à votre domicile.❖ Comportement et environnementLe cochon d’Inde est un animal grégaire qui vit dans la nature en groupe de 5 à 10 individus. Il est donc conseillé d’en adopter au moins deux lorsque cela est possible. La cohabitation entre femelles génère en général moins de conflits que celle entre mâles. La cohabitation entre mâle et femelles se passent généralement bien, mais la stérilisation des mâles est recommandée pour éviter les portées non désirées. Le cobaye est un animal proie, la cohabitation avec des carnivores domestiques est donc déconseillée. Pour des raisons sanitaires, celles avec le lapin l’est aussi.La surface de vie au sol doit être la plus étendue possible et installée dans un endroit calme. Au minimum, pour deux individus, une cage de 120 cm x 50 cm x 40 cm est conseillée. On y aménagera plusieurs cachettes ainsi que des aires de repos confortables. Pour éviter l’ennui, des jouets doivent être mis à sa disposition et des sorties quotidiennes organisées. Pour l’espace repas, un râtelier pour le foin, et des gamelles, pour les granulés, les végétaux frais et l’eau suffiront. Les cochons d’Inde font en général leurs besoins partout dans la cage. Le fond de cage doit donc être recouvert partout d’une épaisse couche de litière ou d’un tapis absorbant.Ils peuvent également vivre en extérieur, mais il faut alors les protéger des prédateurs et des intempéries.❖ Particularités physiologiquesLe cochon d’Inde a une espérance de vie de 5 à 8 ans. Les femelles pèsent en moyenne 700 g à 1 kg et les mâles entre 900 g et 1,2 kg.C’est un herbivore strict qui a besoin d’un apport quotidien en vitamine C. Ainsi, une ration de végétaux riches en vitamine C doit être proposée, ou à défaut une complémentation quotidienne sous forme de comprimés ou d’un sirop à boire directement. Les doses recommandées sont de 10 à 30 mg/kg par adulte en bonne santé. Une ration riche en fibres est nécessaire à la qualité de ses dents et à sa digestion. Même s’il est gourmand et préfère les aliments sucrés, il faudra les limiter afin de prévenir certaines maladies.Au menu : varier l’apport en foins adaptés à volonté, entre 150 et 200 g de verdure, et éventuellement des 15 à 20 g de granulés par jour.❖ Médecine préventiveLe cochon d’Inde peut être porteur asymptomatique de parasites à l’origine de la gale ou de la teigne. Cette dernière peut être transmise à l’être humain et notamment aux jeunes enfants et personnes immunodéprimées. Le respect des consignes d’hygiène de base est donc indispensable pour éviter d’éventuelles transmissions. Si votre cobaye présente des lésions cutanées, une consultation chez le vétérinaire permet d’identifier les parasites responsables puis de traiter votre/vos animau(x).Il n’y a pas de vaccination nécessaire ou obligatoire pour le cochon d’Inde.❖ ReproductionUne femelle est pubère entre 4 et 6 semaines, un mâle entre 5 et 10 semaines. La gestation est d’une durée de 68 jours en moyenne et la taille de la portée est de 2 à 4 petits en moyenne.La stérilisation préventive n’est pas obligatoire. Lorsqu’un mâle et une femelle cohabite, la stérilisation du mâle est recommandée car l’accès aux testicules est plus simple et donc la chirurgie est plus courte et moins douloureuse pour l’animal. Les mâles se remettent donc mieux que les femelles de l’intervention. La stérilisation d’une femelle est parfois envisagée, lorsque cette dernière présente une affection que l’on appelle kystes ovariens.Question curieuse : Pourquoi les lapins et les cobayes ne peuvent pas cohabiter ?Même s’ils s’entendent souvent bien, leur cohabitation est déconseillée puisqu’ils peuvent se transmettre des bactéries, principalement à tropisme respiratoire, pathogènes. En effet, le lapin peut être porteur asymptomatique d’un genre de bactéries appelées Bordetella. Or, le cobaye y est particulièrement sensible. A contrario, le cochon d’Inde peut être, lui, porteur des bactéries du genre Pasteurella, auxquelles le lapin est très sensible. Ces bactéries provoquent notamment des maladies respiratoires potentiellement graves qui peuvent devenir  chroniques.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Le cobaye pratique la coprophagie : il mange certaines de ses crottes pour optimiser sa digestion et récupérer certaines vitamines et certains acides aminés produits lors de sa « première digestion ».- Le cochon d’Inde est une espèce nidifuge : littéralement cela veut dire « qui fuit le nid ». Cela se traduit par le fait que les femelles accouchent de petits cochons d’Inde miniatures, avec un pelage déjà formé et les yeux ouverts ! Au bout de quelques jours ils sont capables de quitter le nid.- Les cobayes ne synthétisent pas leur propre vitamine C : un apport quotidien avec des compléments ou via une alimentation riche est conseillée. Le brocoli, le poivron, le persil, le choux, le fenouil, l’aneth ou le kiwi sont des végétaux riches en vitamine C que tu peux proposer à ton cobaye. Lorsqu’il est malade, en gestation ou en lactation, le cobaye voit ses besoins en vitamine C quadrupler ; on doit augmenter les apports pour éviter les carences. Chez l’humain, la carence en vitamine C provoque une maladie appelée le scorbut. Les malades perdaient, entre autres, leurs dents. Chez le cobaye, cela fragilise les ligaments : les dents sont moins bien fixées et les  articulations sont moins solides. C’est une maladie grave, qu’il n’est pas toujours possible de soigner.(1) L’acronyme NAC regroupe des petits mammifères, des reptiles, des poissons, des oiseaux, etc.RéférencesQUESENBERRY KE, CARPENTER JW. Ferrets, Rabbits and Rodents Clinical Medicine and Surgery. 4th ; ed. Saunders WB. 2020 : 656p

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La fin de vie de nos compagnons
La fin de vie de nos compagnons

16/05/2022 - Actualités générales

Actualités générales

La fin de vie de nos compagnons de route Par Amandine Clément, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoPour les propriétaires, la mort implique la perte, l’absence et donc le manque de leurs animaux de compagnie. C’est un deuil à part entière, un processus humain fragilisant mais normal dont les vétérinaires sont souvent les premiers témoins mais aussi les premiers interlocuteurs.Choisir le métier de vétérinaire, c’est être guidé par son amour pour les animaux, suivre une formation de sept années d’études post Baccalauréat a minima pour apprendre à diagnostiquer des maladies puis les traiter afin d’améliorer voire sauver des vies ! Choisir cette vocation c’est embrasser un métier aux multiples facettes et... se retrouver nez à nez avec l’évidence de la mort. La mort de nombreux « cœurs avec du poil autour » comme l’a si bien dit Brigitte Bardot.❖ Mort versus décèsD’après la définition du Larousse, la mort est « la cessation complète et définitive de la vie d'un être humain, d'un animal ». Ses synonymes sont : décès, disparition, fin, trépas (littéraire).A ce sujet, vous est-il déjà arrivé d’être mal à l’aise ou éprouvé par la lecture du mot « mort » dans un texte ? Et bien sachez que, d’après l’encyclopédie libre Wikipédia : « Dans une rédaction encyclopédique, il vaut mieux parler de la « mort » de quelqu’un que de son « décès » car « mort » est le mot ordinaire qui s’applique à tout ce qui vit tandis que « décès » est un terme euphémisant, signifiant à l’origine départ, et qui est défini comme « mort d’une personne ». Le mot « décès » n’est applicable qu’à l’Homme, il est employé dans le langage juridique, médical, administratif et en économie politique. Ainsi, tant dans la littérature que dans de nombreuses expressions, c’est le substantif « mort » et le verbe « mourir » qui sont utilisés, que ce soit pour les êtres humains, les animaux, les choses ou les idées. »❖ Parler de la mortLa relation à la mort est intime, personnelle. Il est souvent délicat d’aborder ce thème en famille, entre amis, avec des enfants car l’idée de la mort réveille des émotions, elle nous rappelle notre condition de mortel(le)s et elle nous questionne : est-ce judicieux d’en parler maintenant... ou plus tard ? La fiction est l’une des clés qui permet de libérer la parole, à tout moment de la vie. Ainsi, la lecture de livres ou le visionnage de films (adaptés à la sensibilité et à l’âge du public) peuvent inciter au dialogue.Quand elle se présente, la fin de vie d’un animal est une période intense qui tisse des relations proches entre les propriétaires d’un animal et l’équipe vétérinaire. Cet espace-temps ne connaît pas de début à proprement parler, il a toutefois bien une fin et il a toutes les raisons d’être vécu avec les familles, en équipe, soudés par un dialogue constructif. N’hésitez pas à questionner votre équipe vétérinaire qui peut, durant la maladie, avant la mort, prendre le temps de vous expliquer les options funéraires pour votre animal.❖ Porter le deuilIl fut un temps où l’on « portait le deuil », c’est-à-dire que l’on montrait, par des signes extérieurs, vestimentaires ou autres, que l’on était en deuil. Cette tradition disparait et, pourtant, il peut être salvateur de communiquer sur sa tristesse. Par exemple, nombre de personnalités ont montré qu’il est possible de témoigner de son chagrin aux yeux du monde et de rendre hommage à son ami, un confident à part entière (La famille Obama & leur chien BO, Christophe Dechavanne & son chien Hello, Orlando Bloom & son chien Mighty, Julien Courbet & sa chienne Véga, Mathieu (L’amour est dans le pré) & son chien Kiwi, et bien d’autres !)Il est aussi possible d’accompagner la fin de vie en invoquant la joie comme le fait Sandra Meunier auprès des personnes (https://sandrameunier.com/) ou comme l’a fait cet homme, passionné de randonnées en montagne, qui a installé son chien en phase terminale dans une brouette afin de lui offrir une dernière sortie ensemble (https://positivr.fr/ascension-montagne-avec-chien-fin-de-vie/). Question curieuse : Savez-vous d’où vient l’expression « la vie ne tient qu’à un fil » ?Il semble que cela remonte à la mythologie. En effet, en Grèce, comme à Rome, la vie et la mort des humains, représentés par un fil, étaient entre les mains de trois déesses appelées les Moires. Les grecs pensaient que le destin de chaque homme était fixé à l’avance. A l’origine, Moira exécutait la volonté divine, mais elle avait tant à faire qu’elle finit par se diviser en trois Moires. A la naissance de chaque être humain, Clotho fabrique un fil. En débobinant ce fil, Lachesis suit le déroulement de la vie. Atropos donne la mort en le coupant. Les romains les appelleront les trois Parques. (Extrait du livre Mythologies – encyclopédie junior des éditions Fleurus)Pour les Kids : Le sais-tu ?- Pour te souvenir de ton ami, petit à petit avec le sourire, certains rituels peuvent t’aider : planter un arbre ou une plante de ton choix, décorer sa tombe (statuette, totem, autre(s)), faire un objet qui le représente à tes yeux (poterie, bracelet, vitrail, porte-clés, etc.), créer un album photo et raconter son histoire en poème ou en chanson, imprimer sa photo sur un support original (photo 3D, poster, tasse à café par exemple), poster une photo commentée en son hommage sur l’espace « In Memoriam » d’Anima Care, etc. As-tu une autre envie ? (https://anima-care.fr/in_memoriam/)- Avant une inhumation (enterrement) dans un jardin, il est préférable de placer le corps des petits animaux de compagnie dans un cercueil ou un linceul écologiques. Il faut donc éviter les matières qui polluent, comme le plastique. Par exemple, la marque française NIDOO propose des solutions écoresponsables et poétiques : https://nidoo.eu/Pour en savoir plus- Le site internet et le podcast qui parlent de la mort sans tabou, par Sarah Dumont : Happy End (https://www.happyend.life/type/happy-end/)- Liste non exhaustive de livres pour évoquer le deuil avec les enfants : « Le jardin d’Evan » de Brian Lies, « Le chien de Max et Lili est mort » de Dominique de Saint Mars, « Le petit rien d’Augustin » de Béatrice Gernot et Clothilde Delacroix, la bande dessinée « Sacha et Gribouille » d’Anaïs Caux, vétérinaire, qui explique la fin de vie de l’animal aux enfants de 2 à 7 ans et qui propose des conseils aux parents, etc.- Page Facebook Anima Care pour toujours : Facebook live édition spéciale « Tout savoir sur les options funéraires » du 12 avril 2021.- Les conseils & actus (articles et podcasts) du site Esthima, pompes funèbres animalières : https://www.esthima.fr/conseils-actualitesRéférences1. Dossier « La fin de vie en pratique vétérinaire » paru dans le n°418 du Point vétérinaire, Juin 20212. Sites internet cités dans cette fiche conseil

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Prendre soin de votre tortue des steppes
Prendre soin de votre tortue des steppes

05/04/2022 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

Comment prendre bien soin de votre... tortue des Steppes ! Par Lauriane Devaux, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoLa tortue des steppes, ou Testudo horsfieldi, est une proche parente de notre tortue d’Hermann nationale. Les spécimens sauvages vivent dans les steppes d’Asie centrale (de la Russie à la Chine). En France, on la trouve assez facilement en animalerie et est vendue, à tort ou à raison, comme « tortue de jardin ». Pourtant, cet animal s’adapte assez mal à un climat autre que son climat naturel ce qui peut favoriser le développement de certaines maladies et une mort prématurée. Lorsque vous adoptez une tortue, une consultation chez votre vétérinaire NAC (1) est donc indispensable pour refaire le point sur son entretien, plus complexe que celui des animaux domestiques classiques.❖ Comportement et environnementLes tortues des steppes sont plutôt solitaires mais il est possible de faire cohabiter des femelles sans trop de problèmes. En revanche, la tortue mâle, en période de reproduction est souvent très insistante voire agressive avec les femelles, il est donc conseillé de séparer les sexes lorsqu’ils sont connus. De même, on évite la cohabitation entre des tortues d’espèces différentes, notamment avec la tortue d’Hermann, afin d’éviter l’hybridation.La tortue des steppes est confrontée dans la nature à des climats extrêmes : très chaud en été, très froid en hiver et globalement sec. Cela en fait une espèce peu adaptée à la vie en extérieur en France métropolitaine. Ainsi, pour les individus juvéniles et pour les adultes en dehors de la saison estivale, une vie en terrarium dont les paramètres de milieu sont contrôlés est nécessaire. Pour un individu seul, un terrarium d’un minimum d’1,20 cm de long est recommandé et d’au moins 20-30 cm de haut. Les tortues sont habituées à franchir les obstacles, ainsi la présence d’un grillage, a minima au-dessus du terrarium est conseillé pour éviter les fugues. Le sol du terrarium peut être d’un substrat (tourbe, fibres de coco...) et doit être équipé d’au moins une cachette à l’extrémité non éclairée du terrarium et d’un point d’eau (gamelle plate). La nourriture sera plutôt distribuée dans une gamelle afin d’éviter l’ingestion de substrat. A l’autre extrémité du terrarium, doivent être installées une lampe chauffante et une lampe UV à environ 30 cm du sol du terrarium, de manière à obtenir une température de 30-35°C au point chaud. La température peut être contrôlée automatiquement avec un thermostat. Dans l’idéal, le terrarium doit être équipé d’un thermomètre au point froid (entre 23 et 25°C), et d’un autre au point chaud. En dehors de la période d’hibernation, le rythme d’éclairage doit être de 10 à 12h de jour pour 12 à 14h de nuit. La photopériode est progressivement réduite à l’automne pour enclencher le processus d’hibernation sur les individus assez âgés (>3 ans). La nuit la température peut descendre à 20-23°C. L’hygrométrie doit être maintenue entre 30 et 55% chez les adultes. Chez les juvéniles, elle peut être un peu plus élevée pour garantir une croissance correcte.Si la météo le permet, elle peut vivre dans un enclos extérieur sécurisé pour éviter les fugues. Ce sont de bonnes fouisseuses et elles peuvent passer facilement sous un grillage. Il peut donc être nécessaire d’enterrer les barrières assez profondément, voire de bétonner le fond de l’enclos. De même, il est préférable d’avoir des clôtures suffisamment hautes pour ne pas être escaladées. L’enclos doit être installé dans un endroit chaud et sec, avec une végétation rase pour ne pas garder l’humidité et des arbustes, buissons, pierres et buses pour offrir des abris. Il est aussi possible d’installer une mini serre ou « solarium » au Soleil pour avoir un endroit plus chaud et plus sec que le reste de l’enclos si la tortue en a besoin. Enfin, un point d’eau et une surface propre pour poser les aliments (pierre plate, gamelle) doivent aussi être mis à disposition.❖ Particularités physiologiquesLa tortue des steppes a une espérance de vie de 40 à 60 ans et mesure entre 15 à 25 cm à l’âge adulte, les femelles étant plus grosses que les mâles. C’est une tortue principalement herbivore, qui peut inclure des éléments carnés lorsqu’elle se balade dans le jardin (petits mollusques notamment). La ration doit être suffisamment riche en calcium pour garantir une croissance harmonieuse et la solidité de la carapace. Une complémentation est d’ailleurs recommandée chez les juvéniles. Des végétaux frais tels que l’endive, les fanes de radis, la chicorée, les blettes, le céleri branche, les feuilles de betteraves/ronces/brocolis, ainsi que le plantin, le pissenlit et le trèfle peuvent être proposés.❖ Médecine préventiveIl n’y a pas de vaccin chez les reptiles, en revanche une visite annuelle avant chaque mise à l’hibernation est recommandée pour un bilan de santé et une vermifugation. Une visite peut aussi être nécessaire à la sortie d’hibernation.❖ Reproduction La tortue des steppes est mature sexuellement à 10 ans en moyenne. La période de reproduction court entre mars et avril. A partir de mai-juin, les femelles entrent en ponte et peuvent avoir 2 à 4 pontes éloignées d’une vingtaine de jours avec une moyenne de 4 œufs à chaque épisode (entre 3 et 9 œufs).La durée d’incubation varie entre 60 et 100 jours.Question curieuse : Qu’est-ce que l’hibernation ?L’hibernation est une période de dormance pendant laquelle le métabolisme de la tortue est au plus bas. C’est un mécanisme d’adaptation qui lui permet de passer une saison qui n’est pas propice à sa survie : trop peu ou pas de nourriture, températures extrêmes, hygrométrie inadaptée... Ainsi, en fonction de leur région d’origine, certaines tortues vont hiberner en hiver, ou estiver en été et d’autres espèces n’auront pas besoin de ce repos saisonnier.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Pendant l’hibernation, les signes vitaux de la tortue sont au plus bas. Son cœur bat au rythme d’un battement par minute seulement !- La tortue femelle peut pondre des œufs même en l’absence d’un mâle. Lorsque la femelle a été en contact avec un mâle, elle peut conserver ses spermatozoïdes pendant 3 à 5 ans et donc pondre des œufs fécondés qui donneront naissance à des petites tortues.- La tortue des steppes est une bonne fouisseuse, elle peut creuser jusqu’à 1 m de profondeur pour éviter un obstacle ou pour trouver un lieu où hiberner.Pour en savoir plusParmi les nombreux sites internet qui évoquent nos amies à carapace, nous vous recommandons le site NAC-Info : https://nacinfo.wordpress.com/(1) L’acronyme NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) regroupe des petits mammifères, des reptiles, des poissons, des oiseaux, etc.RéférencesDIVERS SJ, STAHL SJ. Reptiles and Amphibian Medicine and Surgery. 3rd ed. Saunders WB. 2019

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La reproduction des carnivores domestiques - quelques conseils
La reproduction des carnivores domestiques - quelques conseils

16/03/2022 - Conseils du vétérinaire

Conseils du vétérinaire

Quelques notions en reproduction des carnivores domestiques Par Amandine Clément, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoUn animal de compagnie représente une grande responsabilité et un engagement pour la vie. Aussi, il ne devrait être acquis ou adopté que sous condition d’une bonne connaissance de ses caractéristiques et de ses besoins.Depuis 2015, les animaux sont reconnus par le code civil comme êtres sensibles et l’idée de l’animal-objet doit être proscrite. Ainsi, toute personne impliquée dans la reproduction de ces espèces doit avoir conscience de ses devoirs vis-à-vis des nouvelles vies animales engendrées.❖ RéglementationEn octobre 2015, le gouvernement a publié une ordonnance(1) qui a modifié la définition de l’élevage et les conditions de vente des carnivores domestiques. Aussi, depuis le 1er janvier 2016, le commerce de ces animaux est régi par des mesures strictes, visant à garantir leur bien-être, à responsabiliser les éleveurs (dont les particuliers), à limiter les achats compulsifs et les abandons. Ces derniers sont considérés par le code pénal comme un acte de cruauté, au même titre que la maltraitance animale.Ainsi, toute personne qui possède une chienne ou une chatte qui fait une portée, et dont au moins un chiot ou un chaton est cédé à titre onéreux, est désormais obligé de se déclarer éleveur, numéro de SIREN faisant foi. Cette disposition ne concerne par la cession gratuite dont la mention doit être précisée sur l’annonce.L’élevage est une activité chronophage qui implique de la surveillance et des frais à ne pas négliger !❖ Quelques notions de physiologie chez le chien et le chatChez le chien, la femelle pubère a une activité sexuelle deux fois par an, en moyenne (sauf pour certaines races chez lesquelles les chaleurs ont lieu une fois par an). Le mâle, lui, est actif toute l’année dès sa puberté ! Il est capable de percevoir la présence d’une chienne en chaleurs jusqu’à plusieurs kilomètres à la ronde, d’où un risque élevé de fugue. Des pertes de sang et un gonflement vulvaire sont les signes principaux qui marquent le début des chaleurs (pro-œstrus d’une durée moyenne de 9 jours). Ces signaux sont très attractifs pour les mâles, pourtant, la chienne refuse l’accouplement. Puis, l’ovulation a lieu pendant l’œstrus, classiquement entre le 8ème et le 12ème jour après le début des chaleurs (grosso modo lorsque les pertes vulvaires se tarissent). L’accouplement peut alors avoir lieu durant cette période fertile, sous réserve qu’il n’y ait aucun frein comportemental ou physiologique. Raisonnablement, la mise à la reproduction est conseillée à partir de l’âge de 2 ans et il est préférable de ne pas dépasser l’âge de 6 ans (à adapter en fonction de la race).Les chattes entrent généralement en chaleur au printemps, jusqu’à l'automne. Les manifestations peuvent durer de quelques jours à quelques semaines, en moyenne 10 à 15 jours. Habituellement, le premier cycle de chaleurs est observé vers l'âge de six mois, cependant certaines peuvent les avoir dès quatre mois. Un nouveau cycle apparaît après deux ou trois semaines. L’ovulation est déclenchée par l’accouplement.❖ Favoriser la reproductionPour favoriser la reproduction des chiennes et des chattes, voici plusieurs conseils, à compléter avec ceux de votre vétérinaire, en lien avec la race de votre animal :- S'assurer que les vaccins sont à jour et les anticiper afin d’assurer la transmission d’un taux d’anticorps correct aux petits via le lait- Respecter un protocole de vermifugation avec des produits prescrits par le vétérinaire (au moment de la saillie, quinze jours avant la mise bas puis tous les quinze jours avec les petits)- Si possible, organiser des rencontres préliminaires entre le chien et la chienne afin de tester leur « compatibilité d’humeur » puis présenter la femelle au mâle lors de la période fertile et observer, de préférence, deux saillies à 48 heures d’intervalle- Contrôler la qualité et la quantité de l’alimentation : un aliment de type “croissance” doit être distribué dès la moitié de la gestation et jusqu'à la fin de l'allaitement- Un suivi médical régulier de votre animal par le vétérinaire traitant est recommandé (gynécologie, andrologie et obstétrique)Question curieuseCertains propriétaires pensent qu’il est préférable que leur chienne (ou chatte) ait une portée ou que leur chien s'accouple au moins une fois dans leur vie. Le Pr Alain Fontbonne, spécialiste en reproduction animale à l'EnvA, évoque certains stéréotypes ou clichés sur ce sujet. Pour les Kids : Le sais-tu ?Lors de l’accouplement, les chiens peuvent rester « coincés » par le train arrière durant 15 minutes en moyenne. Il s’agit de la phase du « nouage ».Pour en savoir plus- Site du ministère de l’économie, des finances et de la relance : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Animal-de-compagnie- [Pour les professionnels - Site internet & vidéos] Centre dédié à l’élevage, la reproduction et la pédiatrie canine et féline à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse : https://www.neocare.pro/. (1) Ordonnance n° 2015-1243 du 7/10/2015 relative au commerce et à la protection des animaux de compagnie parue au JORF du 8/10/2015.Références1. Lachapèle D. La Semaine Vétérinaire - Supplément ASV n°96, février 2016. Dossier « Elevage et ventedes animaux de compagnie : la réglementation change ! »2. Fiches « Nos conseils en reproduction des Animaux de compagnie » du Centre Hospitalier UniversitaireVétérinaire Oniris Nantes - https://chuv.oniris-nantes.fr/accueil/fiches-conseils/3. Sites internet cités dans cette fiche conseils

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