Par Marie Ronze, Docteur Vétérinaire, pour Chezmonveto
Laisser son animal seul peut s’avérer difficile, tant pour lui que pour vous. L’ennui ou l’anxiété provoqués par la solitude peuvent entraîner des destructions (meubles, objets…), des comportements indésirables, de la malpropreté ou encore des vocalisations répétées. Ces signes traduisent souvent un mal-être qu’il est essentiel de prendre au sérieux.
On pense en priorité aux chiens, particulièrement sujets à l’anxiété de séparation. Pourtant, les chats et les nouveaux animaux de compagnie (NAC) comme les lapins, ou furets peuvent eux aussi mal vivre une solitude prolongée. Les chats, souvent perçus comme plus indépendants, ont malgré tout besoin de stimulations et d’un environnement enrichi pour éviter l’ennui. Quant aux NAC, leur besoin de repères, de sécurité et d’interactions est souvent sous-estimé.
Pour limiter les effets négatifs de la solitude, il est primordial d’habituer très tôt son animal à rester seul, surtout pour les jeunes chiens. Le processus doit être progressif et bienveillant : commencez par quitter simplement la pièce lorsqu’il est occupé ou détendu, puis augmentez progressivement la durée de vos absences. Ce travail demande de la patience, mais il est fondamental pour que l’animal apprenne à tolérer la solitude.
N’oubliez pas qu’un chiot ne peut pas rester plusieurs heures sans faire ses besoins : adaptez la durée de vos absences à son âge, et privilégiez des absences courtes au départ.
En cas de doute ou de difficulté persistante, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.
❖ Conseils indispensables pour laisser votre animal seul en limitant son stress
1. Ignorez votre animal lors de votre départ et à votre retour
Ces moments doivent être banalisés. Ne les transformez ni en drame ni en fête. Avant de le saluer, attendez quelques minutes pour qu’il se calme et que ce moment redevienne neutre.
2. Ne le réprimandez pas pour des bêtises faites en votre absence
Sauf si vous le surprenez sur le fait, une punition serait incomprise et injuste. Votre animal ne fera pas le lien entre la bêtise et votre colère, ce qui pourrait générer encore plus de stress.
3. Faites-le se dépenser avant votre départ
Une bonne promenade, une session de jeu ou d’apprentissage juste avant de partir l’aidera à canaliser son énergie. Un animal fatigué est plus apaisé et tolère mieux la solitude.
4. Proposez-lui des jouets d’occupation
Les jouets distributeurs de friandises, tapis de léchage, os à mâcher ou jeux interactifs peuvent l’occuper pendant vos absences et le stimuler intellectuellement. De nombreux modèles existent, pour les chiens, chats ou NAC.
5. Aménagez un espace sécurisé et apaisant
Choisissez une pièce calme, où il se sent bien. Retirez les objets dangereux ou fragiles (plantes toxiques, câbles électriques, jouets pour enfants, …). Laissez-lui une zone de couchage confortable, ainsi que de l’eau à disposition. Pour les espèces mangeant toute la journée (chats, lapins, …), laissez également de la nourriture à disposition.
6. Ne laissez pas votre animal seul trop longtemps
Même s’il supporte bien la solitude, il a besoin de compagnie et de stimulation. Si vous vous absentez sur une longue période, pensez à faire appel à un proche, un pet-sitter ou un service de garde à domicile.
7. Faites appel à un professionnel si nécessaire
En cas de comportement persistant ou de mal-être évident, votre vétérinaire pourra vous accompagner avec des solutions adaptées.
Bien préparer son animal à rester seul, c’est lui offrir une sécurité émotionnelle, éviter des troubles du comportement et renforcer la confiance entre vous. Une bonne gestion de la solitude, dès le plus jeune âge, participe pleinement à son bien-être.
Pour les kids
Quand tu rentres à la maison, tu as sûrement très envie de retrouver ton animal, de lui faire un gros câlin et de jouer tout de suite avec lui. Mais si tu fais trop la fête, ton animal va penser que ton retour est un moment très spécial... et que ton absence était quelque chose de grave. Il risque alors d’être encore plus inquiet la prochaine fois que tu partiras.
Alors, même si ce n’est pas facile, essaye d’attendre quelques minutes qu’il se calme avant de lui faire des câlins ou de jouer avec lui. Il comprendra petit à petit que tout va bien, même quand tu pars un moment.
Et avant de quitter la maison, pense aussi à bien ranger tes jouets. Ton animal pourrait vouloir jouer avec eux pendant ton absence, mais certains jouets peuvent être dangereux s’il les mordille ou les avale !
16/03/2022 - Conseils du vétérinaire
Quelques notions en reproduction des carnivores domestiques Par Amandine Clément, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoUn animal de compagnie représente une grande responsabilité et un engagement pour la vie. Aussi, il ne devrait être acquis ou adopté que sous condition d’une bonne connaissance de ses caractéristiques et de ses besoins.Depuis 2015, les animaux sont reconnus par le code civil comme êtres sensibles et l’idée de l’animal-objet doit être proscrite. Ainsi, toute personne impliquée dans la reproduction de ces espèces doit avoir conscience de ses devoirs vis-à-vis des nouvelles vies animales engendrées.❖ RéglementationEn octobre 2015, le gouvernement a publié une ordonnance(1) qui a modifié la définition de l’élevage et les conditions de vente des carnivores domestiques. Aussi, depuis le 1er janvier 2016, le commerce de ces animaux est régi par des mesures strictes, visant à garantir leur bien-être, à responsabiliser les éleveurs (dont les particuliers), à limiter les achats compulsifs et les abandons. Ces derniers sont considérés par le code pénal comme un acte de cruauté, au même titre que la maltraitance animale.Ainsi, toute personne qui possède une chienne ou une chatte qui fait une portée, et dont au moins un chiot ou un chaton est cédé à titre onéreux, est désormais obligé de se déclarer éleveur, numéro de SIREN faisant foi. Cette disposition ne concerne par la cession gratuite dont la mention doit être précisée sur l’annonce.L’élevage est une activité chronophage qui implique de la surveillance et des frais à ne pas négliger !❖ Quelques notions de physiologie chez le chien et le chatChez le chien, la femelle pubère a une activité sexuelle deux fois par an, en moyenne (sauf pour certaines races chez lesquelles les chaleurs ont lieu une fois par an). Le mâle, lui, est actif toute l’année dès sa puberté ! Il est capable de percevoir la présence d’une chienne en chaleurs jusqu’à plusieurs kilomètres à la ronde, d’où un risque élevé de fugue. Des pertes de sang et un gonflement vulvaire sont les signes principaux qui marquent le début des chaleurs (pro-œstrus d’une durée moyenne de 9 jours). Ces signaux sont très attractifs pour les mâles, pourtant, la chienne refuse l’accouplement. Puis, l’ovulation a lieu pendant l’œstrus, classiquement entre le 8ème et le 12ème jour après le début des chaleurs (grosso modo lorsque les pertes vulvaires se tarissent). L’accouplement peut alors avoir lieu durant cette période fertile, sous réserve qu’il n’y ait aucun frein comportemental ou physiologique. Raisonnablement, la mise à la reproduction est conseillée à partir de l’âge de 2 ans et il est préférable de ne pas dépasser l’âge de 6 ans (à adapter en fonction de la race).Les chattes entrent généralement en chaleur au printemps, jusqu’à l'automne. Les manifestations peuvent durer de quelques jours à quelques semaines, en moyenne 10 à 15 jours. Habituellement, le premier cycle de chaleurs est observé vers l'âge de six mois, cependant certaines peuvent les avoir dès quatre mois. Un nouveau cycle apparaît après deux ou trois semaines. L’ovulation est déclenchée par l’accouplement.❖ Favoriser la reproductionPour favoriser la reproduction des chiennes et des chattes, voici plusieurs conseils, à compléter avec ceux de votre vétérinaire, en lien avec la race de votre animal :- S'assurer que les vaccins sont à jour et les anticiper afin d’assurer la transmission d’un taux d’anticorps correct aux petits via le lait- Respecter un protocole de vermifugation avec des produits prescrits par le vétérinaire (au moment de la saillie, quinze jours avant la mise bas puis tous les quinze jours avec les petits)- Si possible, organiser des rencontres préliminaires entre le chien et la chienne afin de tester leur « compatibilité d’humeur » puis présenter la femelle au mâle lors de la période fertile et observer, de préférence, deux saillies à 48 heures d’intervalle- Contrôler la qualité et la quantité de l’alimentation : un aliment de type “croissance” doit être distribué dès la moitié de la gestation et jusqu'à la fin de l'allaitement- Un suivi médical régulier de votre animal par le vétérinaire traitant est recommandé (gynécologie, andrologie et obstétrique)Question curieuseCertains propriétaires pensent qu’il est préférable que leur chienne (ou chatte) ait une portée ou que leur chien s'accouple au moins une fois dans leur vie. Le Pr Alain Fontbonne, spécialiste en reproduction animale à l'EnvA, évoque certains stéréotypes ou clichés sur ce sujet. Pour les Kids : Le sais-tu ?Lors de l’accouplement, les chiens peuvent rester « coincés » par le train arrière durant 15 minutes en moyenne. Il s’agit de la phase du « nouage ».Pour en savoir plus- Site du ministère de l’économie, des finances et de la relance : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Animal-de-compagnie- [Pour les professionnels - Site internet & vidéos] Centre dédié à l’élevage, la reproduction et la pédiatrie canine et féline à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse : https://www.neocare.pro/. (1) Ordonnance n° 2015-1243 du 7/10/2015 relative au commerce et à la protection des animaux de compagnie parue au JORF du 8/10/2015.Références1. Lachapèle D. La Semaine Vétérinaire - Supplément ASV n°96, février 2016. Dossier « Elevage et ventedes animaux de compagnie : la réglementation change ! »2. Fiches « Nos conseils en reproduction des Animaux de compagnie » du Centre Hospitalier UniversitaireVétérinaire Oniris Nantes - https://chuv.oniris-nantes.fr/accueil/fiches-conseils/3. Sites internet cités dans cette fiche conseils